La commission Attali avance à petits pas

Débattre, débattre et débattre encore. Telle est la méthode employée par la seconde Commission pour la libération de la croissance française présidée par Jacques Attali. Le gouvernement, l'opposition, les parlementaires, les partenaires sociaux, les associations, tous sont conviés, ou l'ont déjà été comme Christine Lagarde, à participer aux discussions. Présenté hier à Nicolas Sarkozy, son programme de travail contenu dans un pré-rapport dévoilé hier portera sur cinq enjeux majeurs : faire converger les économies de l'Union européenne, restaurer l'équilibre des finances publiques, favoriser l'emploi et la compétitivité, stimuler l'innovation et l'économie du savoir et enfin, retrouver un équilibre durable entre les générations dans lequel s'insère la question sur le financement des retraites. Ce n'est pas un hasard si le thème européen est cité en premier. En retrait dans le premier rapport Attali, la dimension internationale et tout particulièrement la relance de la construction européenne est désormais une priorité, le sort de la France et de ses voisins étant étroitement liés. Concrètement, répondre à ces enjeux doit permettre à l'économie et à la société françaises d'aborder l'année 2020 avec davantage de sérénité que ne laisse présager le potentiel actuel de l'économie et la réalité des finances publiques. Deux objectifs chiffrés sont fixés : faire passer de 1,7 % à 2,5 % le niveau de la croissance potentielle et abaisser l'endettement public à 60 % du PIB. Il atteindra 85 % du PIB cette année.Éviter l'abandon du projetSans présager de ce que proposera la commission, on peut s'interroger sur l'usage que fera l'exécutif des mesures « en nombre limité » qui seront dévoilées en juillet. Pour mémoire, le premier rapport Attali contenait 316 propositions. En effet, à deux ans des élections présidentielles, mettre en place des mesures choc susceptibles de heurter et de pousser telle ou telle catégorie de Français dans la rue serait risqué. Le blocus organisé par les taxis qui craignaient de voir leur profession déréglementée, sur proposition du premier rapport Attali, a laissé des traces.En fixant l'échéance à 2020, la commission Attali écarte le risque de voir son travail abandonné. « Comme le premier, ce rapport ne sera pas partisan. Ses préconisations pourront être mises en oeuvre par le gouvernement actuel ou par le prochain, qu'il soit de droite ou de gauche », explique et espère Jacques Attali. « Nous parlons au nom des générations suivantes », déclare-t-il en insistant sur l'urgence qu'il y a à trouver des solutions pour restaurer les finances publiques, « en faisant des économies et non en augmentant les impôts », et créer des emplois pour arriver, enfin, à libérer la croissance.
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