Les fonctionnaires mobilisés contre la hausse de leur cotisation

Annoncée mardi par l'AFP, citant une source gouvernementale, la perspective d'une hausse de la cotisation des fonctionnaires, dans le cadre de la future réforme des retraites a fait vivement réagir les syndicats. Les démentis officiels, émanant du ministère du Travail ou de l'Élysée, n'ont pas suffi à calmer le jeu, alors que les arbitrages se précisent : le ministre du Travail, Éric Woerth, a annoncé aux députés UMP qu'il divulguerait la réforme (sous forme d'avant projet de loi) le 15 juin. Alors que le gouvernement a officiellement renoncé à l'impossible alignement sur le privé de la base de calcul de la pension des fonctionnaires (calculée sur les six derniers mois de salaire, contre les 25 meilleures années dans le privé), techniquement impraticable, il juge nécessaire d'annoncer une mesure choc dite d'équité. Seule alternative suffisamment forte à cet alignement de la base de calcul : la hausse de la cotisation retraite des agents de l'État. Celle-ci représente aujourd'hui 7,85 % du traitement brut, contre 10,55 % dans le privé. Ce écart est vu comme inéquitable par l'exécutif. Les syndicats de fonctionnaires font valoir, eux, la faiblesse relative des rémunérations servies par l'État, à compétence et qualification égale, ainsi que la perte de pouvoir d'achat depuis dix ans. Le pouvoir d'achat de l'indice de la fonction publique, qui sert de base aux calculs des traitements, a déjà perdu 9,18 % depuis 2000, selon la CGT. Une augmentation de la cotisation retraite accentuerait bien sûr ces pertes. Car le gouvernement veut tout faire pour éviter de compenser la hausse de ce prélèvement par un relèvement des rémunérations. « La période n'est pas à des augmentations de salaires à une vitesse grand V », a déclaré Éric Woerth, au « Figaro ».Économiser 3 milliards De quoi faire sortir les syndicalistes de leurs gonds y compris les responsables de la CFDT, réunis en congrès à Tours. « Sur le fond, la question de la cotisation, c'est une chose, la question du pouvoir d'achat en est une autre », a déclaré Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT, chargé de la protection sociale. « Si on augmente la cotisation, que se passe-t-il pour le pouvoir d'achat des fonctionnaires, qui sont déjà à la diète depuis plusieurs années ? » Selon l'AFP, le gouvernement voudrait économiser 3 milliards d'euros, en augmentant cette cotisation, largement fictive, puisque reversée à l'État, qui paie les fonctionnaires, en activité ou à la retraite. « Présenté comme ça, ce n'est pas une bonne annonce : ça veut dire qu'on va baisser le pouvoir d'achat de 3 milliards d'euros de façon uniforme », poursuit Jean-Louis Malys.FO a confirmé sa journée de mobilisation du 15 juin, sur laquelle le gouvernement s'est en quelque sorte calé pour faire ses annonces.
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