Le plan de rigueur d'Angela Merkel mal accueilli

Le plan de rigueur « historique » du gouvernement allemand ne convainc pas. Il suffisait mardi matin de jeter un coup d'oeil sur les éditoriaux des quotidiens pour s'en convaincre. Ainsi, la Süddeutsche Zeitung parle d'une « coalition sans idées », tandis que le Financial Times Deutschland estime que le plan a été « gonflé par la rhétorique ». De son côté, le journal de gauche Tageszeitung décrit les chômeurs comme des « tirelires » bien commodes pour réaliser des économies. C'est d'ailleurs la première critique contre ce plan : l'effort demandé aux chômeurs, surtout de longue durée et aux familles, en tout 34,3 milliards d'euros sur quatre ans, sur un total de 81,2 milliards d'euros. « Ce plan injuste repose sur une philosophie erronée : ce n'est pas l'Allemagne qui a vécu au-dessus de ces moyens, mais le secteur financier et c'est ici qu'il fallait agir », explique ainsi Gustav Horn, directeur de l'institut IMK, proche des syndicats. déceptionComme les partis de gauche, le président de la Fédération des syndicats allemands (DGB) la grande centrale syndicale, Michael Sommer, a appelé à la mobilisation et à une « grande manifestation ». Une partie de l'église luthérienne a appelé à la « résistance », et même l'aile gauche de la CDU, le parti d'Angela Merkel, s'est jointe à la critique.L'autre déception porte sur le caractère peu concret du contenu du plan. « Le volume de ce plan doit être relativisé, car beaucoup de mesures restent seulement des intentions sur le papier et devront être concrétisées », explique Winfried Fuest, économiste à l'institut IW de Cologne, proche du patronat, qui évoque une manque de « crédibilité ». Selon lui, le gouvernement a manqué l'occasion de réaliser des réformes concrètes sur deux points essentiels : la réduction des subventions et niches fiscales et la révision des produits bénéficiant d'un taux réduits de la TVA. « Il existe une liste de subventions à supprimer rédigée jadis par Roland Koch et Peer Steinbrück qui aurait permis d'économiser 8,5 milliards d'euros et que l'on pouvait examiner », rappelle-t-il. Gustav Horn, lui aussi regrette que l'on n'ait pas examiné la question du taux réduit de TVA sur certains produits, notamment les services hôteliers, dont le taux a été abaissé le 1er janvier par le gouvernement. « C'est en réalité un plan qui vise plus au consensus politique qu'à l'efficacité économique ou financière », conclut Winfried Fuest, d'accord en cela avec son collègue de l'IMK. Mais en cherchant à satisfaire sa coalition, Angela Merkel n'a pas convaincu son opinion publique. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.