Le réacteur nucléaire Iter prochaine victime de la rigueur  ?

La prochaine réunion internationale sur le réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, qui doit se tenir en Chine le 17 juin, pourrait être annulée faute de solution sur le surcoût du projet, a indiqué une source diplomatique à « La Tribune ». L'enveloppe du projet visant à maîtriser la source d'énergie du soleil a quasiment triplé : d'abord évalué à 5,9 milliards d'euros, il atteindrait en fait 16 milliards. Dans ce partenariat international entre la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) et six autres pays (Chine, Corée du Nord, États-Unis, Inde, Japon et Russie), la facture pour l'Europe est passée de 2,7 à 7,2 milliards d'euros. Pour rassurer leurs partenaires, à commencer par Barack Obama qui envisagerait même une réduction de ses crédits l'an prochain, les Européens, qui doivent financer 45 % du budget total de construction, ont réaffirmé leur soutien au projet. Cependant, cette levée de fonds intervient au moment où l'Allemagne entreprend une cure d'austérité record. Les Vingt-Sept ont d'ores et déjà indiqué qu'ils ne sortiraient pas d'argent de leurs caisses nationales et qu'ils comptaient sur un redéploiement de fonds communautaires. La France, hôte du projet et bailleur de 20 % de la contribution européenne, devra signer un chèque supplémentaire de 800 millions d'euros. Suspension demandéeProfitant de cette impasse financière, les eurodéputés Verts appellent à la suspension du projet. « Le gros de la construction n'a pas encore commencé à Cadarache. Il est donc encore temps de tout abandonner », explique la coprésidente des Verts Rebecca Harms. « Il faut absolument suspendre ce projet misant sur un mirage scientifique, dont le coût est devenu un puits sans fond. En pleine crise sociale, budgétaire, climatique et énergétique, la recherche européenne doit se doter d'objectifs réalistes  », considère l'eurodéputé Yannick Jadot. D'autant que « même les scientifiques les plus optimistes disent qu'Iter ne débouchera sur aucune application commerciale avant 2090 », ajoute son collègue luxembourgeois Claude Turmes. Yann-Antony Noghès, à BruxellesLes Vingt-Sept ont d'ores et déjà indiqué qu'ils ne sortiraient pas d'argent de leurs caisses nationales.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.