Athènes cède à la Troïka mais les problèmes demeurent

Le gouvernement grec a cédé à la Troïka, ses créanciers peuvent respirer. Dans un communiqué publié ce lundi matin, la Commission européenne indique que « les autorités grecques se sont engagées à prendre des mesures correctives pour assurer la réalisation des objectifs budgétaires pour 2013-2014 et atteindre l\'équilibre du budget primaire (hors service de la dette) cette année. » Ces mesures représentent d\'abord des mesures supplémentaires de réduction des dépenses dans le secteur de la santé ainsi que des suppressions d\'emplois importantes (au moins 4.000 immédiatement) dans la fonction publique. l\'Eurogroupe doit encore valider ces conclusions, ce qu\'il devrait faire sans difficulté.Athènes a cédéLe cabinet Samaras, malgré les réticences du Pasok, a donc donné satisfaction à toutes les exigences de la Troïka. En échange, néanmoins, la Troïka « a discuté avec les autorité du renforcement du filet de sécurité sociale », comprenant les mesures de formation de l\'UE décidées lors du dernier sommet et un programme « pour fournir un accès basique à la sécurité sociale pour les personnes sans assurances. » On notera la différence importante de vocables : alors qu\'il y a « un engagement » du gouvernement sur les mesures d\'économies, les mesures d\'amortissement social ne sont qu\'en « discussion. »Payer les créanciersIl est vrai que ces dernières ne sont pas nécessaires pour obtenir la nouvelle tranche de l\'aide internationale de 8,1 milliards d\'euros. Or, cette somme était indispensable pour rembourser les 2,2 milliards d\'euros d\'obligations grecques venant à échéance fin août. Encore une fois, le psychodrame entre Athènes et la Troïka se termine par une acceptation du gouvernement grec des conditions qui lui sont présentées.Ne pas tirer les leçons de l\'échecCe psychodrame n\'est cependant pas inutile. Il permet de tirer plusieurs conclusions. D\'abord, malgré le changement de ton des dirigeants européens, malgré le mea culpa du FMI, malgré l\'émotion d\'Angela Merkel concernant le chômage des jeunes dans les pays périphériques, la logique de la politique européenne reste la même : l\'austérité conduira à la croissance. Bref, quatre ans de récession n\'ont pas altéré les certitudes des Européens. Deuxième leçon : le gouvernement grec n\'a guère la main sur la politique économique du pays. Il se contente d\'appliquer les mesures préconisées par la Troïka pour atteindre les objectifs fixées par cette dernière. La Grèce est bien sous tutelle économique.Sauver la face en gagnant du tempsDernier point : la Troïka n\'a qu\'une ambition : sauver la face. Avec cet accord, on gagne encore du temps et on repousse ce qui semble déjà inévitable : l\'annulation d\'une partie de la dette grecque. Chacun sait déjà en effet que le poids de la dette est insupportable pour les finances helléniques, fussent-elles revenues à l\'équilibre primaire. Par ailleurs, des doutes continuent de peser sur les moyens dont disposent le programme d\'aide à la Grèce qui a déjà versé près de 10 milliards d\'euros de plus que prévu au pays. Enfin, l\'impact des nouvelles mesures sur le PIB grec reste incertain et fait peser une nouvelle hypothèque sur les objectifs de ce programme. Il y a fort à parier qu\'une fois le programme achevé en juillet 2014, voire auparavant, la Grèce se retrouve en manque de moyens. Alors, la Troïka devra accepter son échec et trouver une solution viable. Ou poursuivre la même politique. 
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