L'éditorial de Odile Esposito

De jolies progressions, de près de 17 % pour PSA et de plus de 21 % pour Renault. Les chiffres de ventes mondiales du premier semestre, annoncés ces derniers jours par les deux constructeurs français, pourraient faire croire que, après son formidable plongeon de la fin 2008 et du début 2009, l'automobile a retrouvé la santé. Et que la tornade n'est plus qu'un lointain souvenir. Pour autant, cette industrie a subi dans l'intervalle deux transformations majeures. Désormais, ce sont les pays émergents qui donnent le ton. Le marché chinois est devenu l'an dernier le premier au monde et, avec 50 voitures pour 1.000 habitants en Chine contre 600 en Europe et 800 aux États-Unis, il s'est installé à cette place pour longtemps. Le marché indien, lui, devrait tripler en dix ans, pour passer de 2 à 6 millions de véhicules. La Chine et le Brésil ont absorbé 300.000 voitures de PSA au premier semestre. Et Nissan, le partenaire de Renault, y a vendu 750.000 véhicules en 2009, contre 10.000 en 1999. Autant dire que les investissements se font désormais à Wuhan ou à Chennai plutôt qu'à Sochaux ou à Flins. La deuxième révolution, c'est le succès de la low-cost. Conséquence de cette montée des émergents, de la crise du pouvoir d'achat et d'une certaine lassitude face à la complexité des voitures. Renault est un des champions de ces modèles à bas coûts. Fabriqués en Roumanie ou au Maroc, pas à Sandouville. Autant dire que les belles ventes des champions français, si elles se poursuivent et s'amplifient, gonfleront de moins en moins les emplois hexagonaux. Ce qui fera tempêter les uns ou les autres. Mais qu'y faire ? [email protected]

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