Ces trois pays d'Asie centrale qui font rêver les patrons français

En octobre prochain, le président Nicolas Sarkozy recevra son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaev, un an après s'être rendu lui-même à Astana. En février, c'était le président turkmène Gourbangouly Berdymouhammedov qui était venu à Paris. Cet intérêt récent pour cette partie de l'Asie centrale, renforcé par les visites de Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au Commerce, est d'abord économique (voir ci-dessous). Certes, Kazakhstan, Ouzbékistan et Turkménistan partagent à eux trois des frontières avec la Chine, la Russie, l'Iran et l'Afghanistan, ce qui souligne leur position géostratégique essentielle. Mais ces ex-républiques soviétiques ont surtout la particularité d'afficher des taux de croissance annuels de plus de 8 %, alimentée par la richesse de leurs sous-sols en hydrocarbures (pétrole et gaz naturel). « Ces pays vont devenir des économies émergentes avec lesquelles il faudra compter à l'avenir », souligne le sénateur Aymeri de Montesquiou, qui sillonne l'Asie centrale depuis plus de quinze ans. Ayant tiré les leçons d'une trop grande dépendance à la rente pétrolière qu'ont connu les pays du Golfe, les nations d'Asie centrale mettent aujourd'hui l'accent sur la diversification de leur économie - ce qui passe par l'ouverture de leurs marchés aux investisseurs étrangers. Mais cette ouverture est pratiquée par des régimes - héritage de l'Union soviétique - où le pouvoir est concentré dans les mains de leurs présidents, avec pour corollaire des élections sans véritable opposition, l'absence de liberté de la presse, un accès à Internet encore marginal. Activisme de la CHineDavantage paternalistes que dictatoriaux - au Turkménistan, la population bénéficie de la gratuité du gaz naturel et de l'électricité -, ces régimes obligent les pays étrangers à établir des relations au plus haut niveau pour espérer voir leurs entreprises y travailler. Pour la France, c'était d'autant plus urgent qu'elle accuse un retard en termes de parts de marché par rapport à l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne, sans oublier la présence historique de la Russie ni l'activisme de la Chine... Les échanges bilatéreaux restent encore modestes : en 2009, il s'établissaient à 2,9 milliards d'euros pour le Kazakhstan, 206 millions d'euros pour le Turkménistan et 193 millions d'euros pour l'Ouzbékistan. En matière de part de marché, celle de la France au Kazakhstan était en 2008 de 2,1 % contre 6,8 % pour l'Allemagne. Présent dans le secteur énergétique (Total) et minéral (uranium avec Areva), l'Hexagone tend désormais à se positionner également dans les télécoms, avec Thales, le ferroviaire, avec Alstom ou encore le spatial, avec la construction d'un centre à Astana. Bouygues est le premier employeur privé au Turkménistan, Schneider Electric a décroché la rénovation du réseau électrique de la capitale, Achgabat, pour plus de 1,2 milliard d'euros, et Thales est bien placé pour produire le premier satellite du pays. Quant à l'Ouzbékistan, les relations politiques renouées par la France s'annoncent prometteuses. D'ores et déjà, Lafarge, Sanofi, Veolia et Areva ont des projets à l'étude.
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