Puyol, forte tête ibérique

La scène se passe quelques minutes après la qualification historique de l'Espagne face à l'Allemagne en demi-finale. Dans le vestiaire du stade de Durban, Sa Majesté la Reine Sofia est venue féliciter les héros de toute une nation. Elle salue un à un les joueurs. Le dernier de la liste n'est autre que Carles Puyol, l'auteur du but vainqueur (1-0)... et Catalan pur et dur. Torse nu, une serviette autour de la taille, le défenseur du Barça reçoit aussitôt l'ovation de ses camarades. Il est le « toro de bandera », comme on dit en Espagne. Le taureau qui porte le drapeau de sa formation, l'un des leaders emblématique d'une équipe ibérique qui fonce vers un doublé historique Euro-Coupe du monde. « C'est un jour important non seulement pour moi mais aussi pour tout le football espagnol, explique-t-il au lendemain de son exploit. Et nous espérons tous que dimanche sera un jour encore plus important. Nous sommes conscients que les gens ont envie. Nous c'est pareil. Et c'est notre objectif. En tout cas, il ne nous reste plus qu'un pas à franchir... »fils de paysans catalansAvec sa chevelure longue et bouclée et sa gueule cabossée de docker barcelonais, ce fils de paysans catalans est reconnaissable entre mille. Un jour, à l'entraînement, Louis van Gaal, l'entraîneur qui l'a fait débuter en équipe première, lui demande ironiquement : « Tu n'as donc pas d'argent pour aller chez le coiffeur ? » « On ne touche pas à mes cheveux », répond-il sèchement alors qu'il n'a que 21 ans. Pour les besoins d'une publicité, il consent pourtant à se les faire raser... Mais c'est un trucage !En Afrique du Sud, sa combativité, son charisme et sa rage de vaincre ont déteint sur une équipe qui a débuté difficilement la compétition, avec cette humiliante défaite face à la Suisse (0-1). Il aura suffi pourtant que « Tarzan » secoue le cocotier et resserre les boulons pour que la balance s'inverse rapidement. Au fil du tournoi, l'Espagne devient une équipe sans doute moins brillante mais beaucoup plus féroce. à son image. Et les résultats sont là. Depuis le but du Chilien Rodrigo Millar lors du succès (3-1) de l'Espagne, la Seleccion n'a plus pris de but depuis 313 minutes. Un record espagnol en Coupe du monde ! Cette solidité défensive doit beaucoup à la charnière catalane qu'il forme avec Piqué. En tout cas, à 32 ans, l'enfant de La Pobla de Segur, près de Lérida, en Catalogne, a mis pour l'instant de côté sa « catalanitude ». Même si la presse de Barcelone rappelle à l'envi l'un de ses buts sous le maillot blaugrana. Il y a un an, le Barça avait écrasé le Real Madrid à Santiago-Bernabeu (6-2). Ce jour-là, le capitaine catalan avait inscrit exactement le même but que celui de la demi-finale : un centre de Xavi et un « cabezazo » énorme... n« il ne nous reste plus qu'un pas à franchir. Nous sommes conscients que les gens en ont envie. Nous c'est pareil », promet carles puyol.
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