Portugal Telecom et Telefonica prêts à discuter

Le ton est à la conciliation ­entre Telefonica et Portugal Telecom (PT), huit jours après l'assemblée générale au cours de laquelle l'État portugais a bloqué le rachat par le géant espagnol des parts détenues par PT dans leur filiale mobile commune au Brésil, Vivo. Mercredi soir, Telefonica a exprimé dans un communiqué « sa volonté de poursuivre la recherche des solutions possibles pour conduire cette opération à une fin satisfaisante », tout en rappelant que son offre de 7,15 milliards d'euros court jusqu'au 16 juillet. Portugal Telecom a répliqué peu après qu'il était « disponible pour dialoguer avec Telefonica afin d'analyser les options qui optimisent les intérêts des deux parties. » Jusqu'à présent, l'opérateur portugais considérait la démarche de son voisin et partenaire comme ­hostile. Autre élément de nature à favoriser un dénouement de cette situation : la Cour européenne de justice a jugé jeudi illégale la « golden share » que possède l'État portugais dans l'opérateur du pays. En effet, c'est grâce à ses actions privilégiées lui conférant un droit de veto que Lisbonne a pu renverser le vote des actionnaires de PT, qui avaient approuvé à 74 % l'offre de rachat des parts dans Vivo faite par Telefonica. La détention de ces droits spéciaux « constitue une restriction non justifiée à la libre circulation des capitaux » estime la Cour, en accord avec le recours de la Commission européenne. L'État portugais résisteToutefois, ce jugement n'a pas d'effet rétroactif et n'annule donc pas le vote de l'assemblée générale du 30 juin. Le gouvernement portugais, qui n'a cessé d'exprimer son opposition à l'offre de Telefonica, a indiqué jeudi qu'il allait « étudier la décision et ses implications en tentant de respecter le droit communautaire mais en veillant à sauvegarder les intérêts nationaux. » Il pourrait par exemple transférer ses actions à la Caisse des Dépôts locale, déjà actionnaire de Portugal Telecom. Lisbonne a prévenu que sa position ne changerait pas si l'offre de Telefonica restait inchangée. Il s'est aussi félicité de la réaction prudente de l'opérateur espagnol à la décision de la Cour de justice européenne. D'aucuns craignaient que Telefonica choisisse de contester en justice le vote de l'assemblée sur la base de ce jugement. Le ministre des télécoms portugais, ­António Mendonça, a déclaré que « la solution devrait se trouver à la table des négociations. » Le Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, a également appelé à un règlement négocié. La situation pourrait donc se débloquer rapidement, mais sans doute avec un nouveau surcoût pour Telefonica. D. C.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.