4 pistes pour détecter des opportunités d'achat

STRONG>1. Moyen-Orient : misez bien au-delà du pétrole La crise de la dette de Dubai a fait fuir les investisseurs. Après une bonne année 2009, en hausse de 17,8 % en dollars, l'indice des marchés du Golfe ne varie pratiquement pas depuis le début de l'année, alors que le reste des pays émergents s'envole. A court terme, le pari moyen-oriental pourrait donc s'avérer payant : « Il y a une sous-performance de la zone comparée au reste des pays émergents et la croissance des bénéfices n'est pas intégrée dans les cours, souligne Oliver Bell, gérant du fonds Pictet Mena. De plus, les investisseurs étrangers ne représentent que 2 % de la détention en Arabie Saoudite, contre 71 % en Turquie. Cela devrait augmenter dramatiquement avec l'inclusion possible de pays, comme les Emirats arabes unis ou le Qatar, dans l'indice MSCI Pays Emergents. » A plus long terme, d'autres arguments jouent également en faveur d'économies aujourd'hui surtout soutenues par le prix du pétrole et du gaz : une jeunesse importante, une libéralisation et une diversification économique croissante. L'univers d'investissement, aujourd'hui concentré sur la finance, l'immobilier et les télécoms, devrait s'ouvrir. Pour autant, certains préfèrent rester en retrait : « C'est un euphémisme de dire que, dans cette zone, la gouvernance d'entreprise n'est pas extraordinaire et les entrepreneurs y construisent souvent leurs fortunes en bénéficiant de rentes de situation, plus ou moins politiques », souligne un gérant. F. M. 2. Afrique : un continent enfin sur les écrans boursiersL'Afrique intéresse désormais les financiers. « Il y a beaucoup d'opportunités sur le continent africain et de nombreuses évolutions positives. De plus en plus de responsables politiques compétents et démocratiquement élus dirigent des économies mieux gérées, souligne Roelof Horne, gérant du Investec Pan Africa Fund. Cela, ajouté à une demande croissante pour les ressources africaines de la part de la Chine et de l'Inde, une population jeune, l'émergence d'une classe moyenne et des niveaux de pénétration faibles dans la plupart des secteurs économiques. » A l'exception de l'Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, de l'Egypte, déjà considérés comme des marchés émergents, la vingtaine de Bourses du continent sont des marchés frontières. Le plus important d'entre eux, le Nigeria, pèse 30 milliards de dollars, contre 11 milliards pour le Kenya ou 9 milliards pour la Tunisie. De nombreux secteurs économiques y sont représentés avec, il est vrai, une prépondérance des valeurs financières. Avec près de 5 % de croissance depuis plusieurs années, et après avoir échappé à la récession en 2009 avec une croissance de 1 % à 2 %, l'Afrique est désormais sur les radars des investisseurs internationaux. Les Bourses ont profité de cette embellie. Sur 10 ans, elles affichent de belles performances : + 19 % pour la Tunisie, + 16,6 % pour le Nigeria et + 6 % pour le Kenya. F. M. 3. Asie : quelques marchés encore peu connusL'Asie étant devenue la zone préférée des investisseurs internationaux, les marchés frontières sont peu nombreux en Asie, mais ils existent. Dans les indices MSCI, ils sont quatre (Pakistan, Sri Lanka, Bangladesh, Vietnam) mais un seul retient réellement l'attention : le Vietnam. Étonnamment, ce marché ne pèse qu'une trentaine de milliards de dollars de capitalisation, deux fois moins que le Pérou. Ce pays est pourtant l'un des plus dynamiques du moment en termes économiques. Certains gérants incluent également dans la liste des marchés frontières asiatiques les Philippines et le Kazakhstan. Tous tentent de faire entrer ces pays dans leurs portefeuilles, notamment parce que quatre de ces marchés ont affiché les meilleures performances boursières depuis le début de l'année 2010. Mais les opportunités restent peu nombreuses, en raison, comme dans le reste de l'Asie, de niveaux de valorisation élevés. Du coup, d'autres marchés, moins connus que la Chine ou l'Inde, captent l'attention : c'est le cas, principalement, de l'Indonésie. Ce pays a comme principal intérêt d'être le troisième plus peuplé d'Asie. Son faible endettement, ses importantes ressources naturelles et une économie plutôt développée sont aussi mis en avant. Avec un gain de 23 % depuis le début de l'année, la Bourse de Djakarta a d'ailleurs fait 2,5 fois mieux que la Chine. F. M. 4. Jouez les entreprises cotées sur les grandes places financièresPour limiter le risque politique, écarter les éventuels problèmes de liquidité ou d'absence de respect des droits des minoritaires, mais aussi parce que certains marchés sont quasiment fermés aux investisseurs étrangers, les gérants sont de plus en plus nombreux à investir indirectement sur les marchés frontières. Ils misent pour cela sur des entreprises cotées sur de grands marchés (Londres, Paris, Johannesburg) ayant des activités dans des pays frontières. Les exemples sont nombreux : le groupe de téléphonie MTN, présent de l'Afghanistan à l'Afrique du Sud en passant par le Nigeria, les petites sociétés de recherche et d'exploitation pétrolières comme Tullow Oil ou Maurel & PromProm, la société de distribution spécialisée CFAO, mais aussi de nombreuses sociétés minières juniors cotées en Angleterre, en Australie ou au Canada. La place de Paris accueille même de véritables PME africaines : Siph, qui opère dans l'hévéa en Afrique de l'Ouest et dont Michelin est depuis quelques années l'un des actionnaires de référence ; Simat, manutentionnaire portuaire en Côte d'Ivoire ; ou encore Rougier, spécialisée dans les bois tropicaux dont l'activité d'exploitation est en Afrique centrale. L'avantage pour l'investisseur ? S'exposer à des marchés en forte croissance tout en laissant des managers, dont c'est le métier, gérer les risques au quotidien. F. M.
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