Les Chorégies d'Orange nous mettent une fois de plus l'eau à la bouche. Au menu de cette nouvelle édition, le destin de deux femmes exceptionnelles à travers deux opéras non moins emblématiques : la « Tosca » de Puccini et « Mireille » de Gounod. Le premier est servi par une belle pléiade de chanteurs avec, notamment, Roberto Alagna dans le rôle de Mario Cavarodossi et Catherine Naglestad dans celui de la bouillonnante Floria Tosca. Et ce, dans une mise en scène de Nadine Duffaut.Cette oeuvre de Puccini est une vraie réussite musicale. C'est aussi sans doute l'une des premières histoires de femme fatale indépendante mise en lumière dans l'art lyrique. Bien décidée à sauver son amant, Mario, arrêté par la police, elle va jusqu'à feindre de se donner à son pire ennemi (Scarpia) avant de le tuer plutôt que de trahir son amour. C'est elle aussi qui organise l'évasion de Mario et qui, après l'échec de son stratagème, se donne la mort. On a d'ailleurs tous dans les oreilles le cri qu'elle pousse lorsqu'elle se jette du haut des tours du château de San Angelo à Rome.Mireille, de son côté, brosse l'histoire d'une femme qui va au bout de son amour jusqu'à en mourir. L'opéra a été récemment monté à la Bastille permettant au nouveau patron de ce haut lieu, Nicolas Joël, de présenter sa première mise en scène. À Orange, c'est Alain Altinoglu qui s'y colle. La gageure étant de rendre la dimension campagnarde et bucolique de cette oeuvre sans tomber dans la mièvrerie.Le festival s'apprête également à fêter la voix lors d'un concert « lyrique » avec deux grands invités : Nathalie Dessay que l'on ne présente plus et le ténor péruvien Juan Diego Florez que l'on vient d'entendre à Garnier dans la « Donna des Lago » de Rossini où il s'est brillamment illustré. Le bel canto sera ici privilégié avec des airs de Bellini et de Donizetti. Enfin, les organisateurs de la manifestation ont fait venir un très grand pianiste, Fazil Say, qui donnera le « Concerto n° 1 pour piano » de Tchaïkovski. D'excellents moments en perspective, le lieu valant à lui seul le déplacement. Pascale Besses-Boumard

latribune.fr

08 Juill 2010, 23:26

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