Logement ? : état d'urgence dans six régions

Les chercheurs de l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF) tirent la sonnette d'alarme. Dans une étude récente, Gilbert Emont, conseiller auprès de l'IEIF, prévient qu'au vu des différents scénarios d'évolution démographique d'ici à 2020, « dans six régions françaises, l'état d'urgence est désormais atteint » en terme de besoins de logements. « S'il faut définir des priorités, l'urgence n'est pas de combler un déficit annuel de construction de 120.000 logements dans l'Hexagone [compte tenu des 350.000 logements édifiés en moyenne chaque année, Ndlr], mais de résoudre la situation d'insuffisance de l'offre qui risque de devenir de plus en plus criante en Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Paca, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et en Île-de-France », martèle-t-il. La région capitale apparaît comme « la priorité des priorités?: si l'on continue à produire en Île-de-France 40.000 logements neufs par an alors qu'il en faudrait 80.000, on risque une crise d'autant plus sérieuse qu'elle est en germe depuis dix ans », ajoute-t-il.Disparités territorialesFin 2006, les chercheurs de Paris-Dauphine avaient chiffré à 500.000 par an les besoins de logements. Mais ce type de chiffrage paraît trop global et les analyses macro-économiques à l'échelle nationale peuvent s'avérer trompeuses. Entre 1999 et 2006, 323.000 nouveaux ménages sont arrivés sur le marché immobilier chaque année (+?1,3 %), un rythme bien plus élevé qu'anticipé et très supérieur aux trente années précédentes avec 207.000 à 279.000 en moyenne (+?1,05 % à +1,12 %). Au-delà, « plus que l'évolution démographique globale ou l'immigration étrangère, le plus ou moins grand pouvoir d'attraction des régions apparaît déterminant », relève Gilbert Emont. En Normandie, dans le Limousin ou la Somme, le taux de croissance annuelle des ménages a été inférieur à 1 % entre 1999 et 2006 alors qu'il a dépassé les 1,6 % en Midi-Pyrénées ou en Loire-Atlantique. Or dans le meilleur des scénarios, celui où le rythme de croissance des ménages aurait décéléré dès 2007, le chercheur estime que le déficit de logements atteindra 85.000 unités par an à partir de 2015 dans les six régions allant du Nord Pas-de-Calais à Paca. De quoi conforter Benoist Apparu, le secrétaire d'État au logement, qui a fait de la différenciation entre les zones tendues et celles où les besoins de logements sont moindres le maître mot de sa politique. Sophie Sanchez
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