Le nouveau président colombien veut se réconcilier avec Chávez

Le nouveau président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a appelé, samedi à Bogotá lors de son discours d'investiture, à une « nouvelle aurore », prenant ses distances avec la politique menée par son prédécesseur Alvaro Uribe. Ce libéral, qui fut pourtant un des proches de l'ex-président, en tant que ministre de la Défense chargé de mener une guerre résolue contre la guérilla marxiste des Farc, a en effet convié à un dialogue « franc et direct » les présidents du Venezuela et de l'Équateur, Hugo Chávez et Rafael Correa. Alvaro Uribe soupçonnait ces deux pays de servir de base- arrière à la guérilla, responsable de nombreux enlèvements.La sécurité reste en effet la priorité et la condition nécessaire au développement, a martelé Juan Manuel Santos. Outre la guérilla, la Colombie doit lutter également contre la corruption et le narcotrafic. Si Hugo Chávez a décliné l'invitation à la cérémonie d'investiture, se faisant représenter par son ministre des Affaires étrangères, en revanche Rafael Correa était présent, ainsi que ses homologues brésilien et chilien, Lula et Sebastian Pinera. Le président vénézuelien a toutefois annoncé être prêt à venir si nécessaire à Bogotá pour sceller une réconciliation. Jusqu'à récemment, le Venezuela était, avec les États-Unis, le principal partenaire commercial de la Colombie.Santos hérite d'une situation économique largement redressée par Alvaro Uribe. En 2002, lorsque ce dernier devient président d'un pays au bord de l'éclatement, le revenu annuel par habitant est de 2.600 dollars. En 2009, il s'est élevé à 5.268 dollars. Parallèlement, le chômage a chuté de 20 % à 12 % tandis que le peso colombien s'est apprécié de plus de 47 % face au dollar. Si le pays a souffert de la crise mondiale, avec un PIB à ? 0,1 % en 2009 contre + 7,5 % en 2007, la croissance devrait rebondir à 4 % en 2010. Promesse de création d'emploisJuan Manuel Santos, qui a étudié à l'université de Harvard et occupé les postes de ministre du Commerce (1991-1993) et des Finances (2000-2002), a promis une croissance annuelle de 6 % pour les deux prochaines années et la création de 2,4 millions d'emplois dans un pays où vivent près de 45 millions de personnes.Pour cela, il compte sur l'afflux des investissements étrangers à hauteur de 10 milliards de dollars par an. Pour le moment, 80 % de ces financements se porte sur les ressources naturelles, dont le sous-sol colombien est riche : pétrole, gaz naturel, charbon, nickel.
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