Le Michigan durement touché par l'automobile, le Nevada par l'immobilier

Heureux Dakota du Nord ! Avec un taux de chômage de 3,6 %, l'État enregistre le plus faible taux de tous les États-Unis. Et malheureux Nevada : à 14,2 %, il affiche le niveau le plus élevé. Les derniers chiffres régionaux connus (juin 2010, ceux de juillet seront publiés le 20 août) reflètent fidèlement les faiblesses de l'économie américaine. D'abord, le lent déclin de l'industrie, automobile en particulier. Le Michigan, berceau des constructeurs, les « Big Three », est depuis quatre ans dans la fourchette haute des statistiques du chômage. En juin, cet État, situé au nord-est du pays, près de la frontière canadienne, a enregistré un taux de chômage supérieur à 13 %. Associée à la crise automobile, celle des « subprime » a également touché le Michigan, un grand nombre de prêts immobiliers ayant été contractés avant la crise. La spirale s'enclenche facilement : mis au chômage, les salariés de l'automobile ne peuvent plus rembourser. Leur logement, mis en vente par la banque, perd d'autant plus de sa valeur que nombre d'habitants désertent l'État pour tenter de trouver un emploi ailleurs. Repli des exportationsDe son côté, le Nevada, autre État sinistré, a été « particulièrement affecté par l'effondrement du marché immobilier », explique Kevin Klowden, économiste au Milken Institute, à Santa Monica, (Californie), notamment son poumon économique, Las Vegas. Les conséquences de la bulle immobilière ont également touché l'État voisin, la Californie. Le poids lourd économique des États-Unis affiche la troisième plus mauvaise performance, avec un taux de chômage de 12,3 %. Au-delà de l'immobilier, le repli des exportations, pour cette plaque tournante du commerce entre les États-Unis et l'Asie, et celui de l'activité manufacturière, ont également pesé sur l'emploi du Golden State. À l'inverse, l'emploi, dans la partie centrale du pays, se porte nettement mieux. Surtout dans les Dakota du Nord et du Sud, ou encore dans le Nebraska, qui affichent des niveaux enviables depuis le début de la récession. En juin, les taux de chômage y étaient respectivement de 3,6 %, 4,5 % et 4,8 %. Leur secret ? Ces États ont été à l'abri de la surchauffe immobilière et du repli industriel. Leurs économies, davantage liées à l'agriculture et à la production agroalimentaire, sont plus stables. Cependant, la part de ces États pèse peu dans l'économie nationale. Natasha Laporte
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