L'acte II de la bataille des retraites se jouera le 23 septembre

Il faudra donc attendre le 23 septembre pour connaître l'issue du bras de fer entre le gouvernement et les syndicats sur la réforme des retraites. Ce mercredi, l'intersyndicale a décidé d'accentuer la pression en appelant à une nouvelle journée de grèves et de manifestations dans deux semaines. Les six organisations (CGT, CFDT, Unsa, CFTC, CGC, FSU) à l'origine de l'appel « décident de poursuivre et d'amplifier le processus de mobilisation pour obtenir des mesures justes et efficaces afin d'assurer la pérennité du système de retraites par répartition », selon le communiqué commun diffusé à l'issue de la réunion. Ni FO, ni Solidaires n'ont signé l'appel, mais les deux organisations se placent toujours dans l'unité d'action.La poursuite de l'épreuve de force n'est pas une surprise tant l'exécutif et les organisations syndicales jouent gros sur ce dossier. Certes, au lendemain des manifestations de mardi, qui ont réuni 2,7 millions de personnes selon la CGT, Nicolas Sarkozy est monté en première ligne en annonçant lui-même les modifications apportées au projet gouvernemental pour apaiser la grogne. Mais ces concessions, que le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, évalue à un milliard d'euros, restent strictement circonscrites à trois thèmes, la pénibilité, les carrières longues ou les polypensionnés (lire ci-dessous). Pas question, en revanche, de modifier ? ne serait-ce qu'à la marge ? les mesures d'âge (recul progressif de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans et de la borne permettant de toucher une retraite à taux plein, sans décote, de 65 à 67 ans). Nicolas Sarkozy s'est même payé le luxe d'ouvrir un nouveau front en indiquant qu'il rencontrerait les partenaires sociaux dans les « prochaines semaines » sur la politique industrielle, une « question capitale, à [ses] yeux, au moins aussi importante que celle des retraites ». « Bricolage »De leur côté, forts d'une mobilisation plus importante mardi que lors de la précédente journée d'action le 24 juin, les syndicats tentent de pousser leur avantage. Et d'obtenir de nouvelles concessions. Dès mercredi en début d'après-midi, la CFDT n'avait pas mâché ses mots, jugeant dans un communiqué que « les réponses apportées par le président ressemblent à du bricolage ». L'intersyndicale a, un peu plus tard, estimé que les réponses du chef de l'Etat « ne modifient pas le caractère injuste et inacceptable de la réforme proposée ». Reste qu'en choisissant d'organiser une nouvelle journée d'action en semaine ? et non un week-end comme elle l'avait un temps envisagé ?, l'intersyndicale prend le risque de faire moins bien que mardi dernier. Et de perdre le crédit qu'elle a accumulé jusque-là. Car nul doute que si les manifestants sont moins nombreux le 23 septembre que le 7, l'exécutif ne manquera pas de souligner l'essoufflement de la mobilisation.
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