L'éducation en manque de ressources, selon l'OCDE

enseignementInvestir dans l'économie de la connaissance pour sortir de la crise. Le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, l'a rappelé hier à l'occasion de la publication de son rapport annuel sur l'éducation (« Regards sur l'éducation 2009 »), « les investissements dans le capital humain contribueront à la reprise ». Encore faut-il que « les établissements soient en mesure de répondre à cette demande ». Or, en la matière, la France ne fait pas figure de première de la classe. Alors que les 30 pays de l'OCDE consacrent en moyenne 6,1 % de leur PIB à l'éducation (du primaire au supérieur), la France pointe au 11e rang avec 5,9 %. Pis, la part de l'éducation dans les dépenses publiques totales a régressé, passant de 11,5 % en 1995 à 10,6 % en 2006, contre 13,3 % en moyenne dans l'OCDE. Entre 2000 et 2006 la variation des dépenses par élève et étudiant ne dépasse pas les 5 % Elle est même limitée à 1 % hors supérieur (voir graphique). En 2006, la France investissait en moyenne 92.439 dollars (63.866 euros) par élève dans le primaire et le secondaire, contre 93.775 dollars (64.789 euros) pour la moyenne OCDE ; l'écart se creuse dans le supérieur avec 46.504 dollars par étudiants (32.130 euros) contre une moyenne de 50.547 dollars (34.923 euros). Dans l'Éducation nationale, contrainte budgétairement (50.000 suppressions de postes en cinq ans), la question se pose de savoir comment faire mieux en dépensant moins. « Les pays qui réussissent comme la Finlande ne sont pas nécessairement ceux où le salaire des enseignants et les rythmes scolaires sont les plus élevés », relève Éric Charbonnier, de l'OCDE. Selon lui, si « les mesures Darcos vont dans le bon sens budgétairement », elles impliquent notamment des journées plus chargées. De Petits salairesPar ailleurs, les enseignants français, auxquels Luc Chatel a promis une revalorisation « significative », restent très mal payés : dans le primaire, ils travaillent 100 heures de plus que la moyenne de l'OCDE, mais gagnent 5.000 euros de moins par an après quinze ans d'exercice. Quant au supérieur, là encore, il faut attendre les retombées des réformes en cours. Malgré un budget en hausse et le gel des suppressions de postes, « l'université manque de ressources », insiste Bernard Hugonnier, de l'OCDE, soulevant l'épineuse question d'une hausse modulée des frais d'inscription et du développement de partenariats avec le privé. Clarisse Jay
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