Les labos français demandent leur part du grand emprunt

harmacieAprès l'aéronautique et la chimie, la pharmacie. Les laboratoires français réunis au sein du G5 (Sanofi-Aventis, Ipsen, Pierre Fabre, Servier et le LFB) ont demandé leur part du grand emprunt annoncé en juin par le chef de l'État. À trois semaines d'un Comité stratégique des industries de santé (CSIS), les patrons du G5 ont rappelé que leurs entreprises représentent 45 % des emplois du secteur en France (44.000). « Nous générons l'ensemble des 7 milliards d'euros d'excédent commercial du secteur », a rappelé le président d'Ipsen et porte-parole du G5, Jean-Luc Bélingard. De quoi peser dans la balance au moment de discuter incitations fiscales et engagement de l'État dans les projets du secteur.« Il s'agit de positionner la France comme un territoire attractif pour les industries de sant頻, a souligné Jean-Luc Bélingard. Concrètement, c'est autour du thème de la recherche que le G5 compte interpeller les pouvoirs publics. « Nous souhaitons qu'une partie des ressources du grand emprunt soit utilisée pour développer les capacités d'innovation en sant頻, a-t-il indiqué sans en préciser le montant espéré. Le thème de la bioproduction (capacité à produire des lots cliniques et commerciaux pour des médicaments biotech) devrait être au centre des discussions, en raison du retard français dans ce domaine. Les industriels plaident aussi pour un renforcement des liens avec la recherche publique, notamment via une plus grande autonomie des pôles de compétitivité en matière de financement.LOURDEUR DES TAXESIls ont par ailleurs souligné la lourdeur des taxes qui pèsent sur eux ? « quatre points de plus que la moyenne de l'industrie » ? et appelé à « la possibilité d'un dégrèvement » en échange d'investissements industriels ou de « relocalisations en France ». Pas question cependant de surseoir à la fermeture d'usines de production. « Il s'agit de ramener en France des chercheurs partis à l'étranger », a expliqué le directeur général de Pierre Fabre, Jean-Pierre Garnier. Le G5 reste en revanche « prudent » sur la possibilité de commencer à produire des génériques ? non à les vendre ? avant l'expiration d'un brevet, de façon à conserver en France la production d'une molécule. Pour l'heure, nombre de génériqueurs choisissent de s'installer dans des pays plus souples en la matière.Par ailleurs, ils n'ont exprimé aucun grief officiel contre le système d'évaluation d'homologation du médicament en France, pourtant souvent l'objet de critiques en interne des labos. Au total, estime le G5, « la France manque davantage d'organisation que de ressources » en matière de santé. L'État est donc prié de mettre la main à la poche. Audrey Tonnelie
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