J'embrasse pas

Sweet bureauLa bise, le matin? Un rituel. Pour vous, c'est plutôt une corvée. Vous n'êtes pas du genre à tendre l'autre joue. Vous comptez et recomptez les adeptes de la bise. En arrivant au boulot, près de 30 % de vos collègues lorgnent avec appétit, voire concupiscence, vos joues pomponnées. Cela peut durer parfois jusqu'en fin de matinée. C'est incroyable, quand même, tous ces gens qui vous embrassent. C'est agaçant d'être interrompue à tout bout de champ. N'étant pas fan de ces embrassades, vous avez tendance à claquer vos bises dans le vide. Vous n'êtes pas la seule. Vous soupçonnez ceux qui rasent les murs d'avoir la même aversion pour cette coutume certes amicale mais, au fond, déplacée dans le cadre professionnel.Vous n'avez jamais compris ce petit rituel du matin. Vous êtes plutôt en faveur du simple bonjour individualisé sans poignée de main ni accolade. Le « comment ça va ? » dont vous auriez essayé d'écouter attentivement la réponse. Vous préférez les paroles aux gestes. Finalement, la grippe A ne tombe pas si mal. Vous bénissez la note pondue par la DRH sur la lutte contre H1N1 qui met fin au rituel agaçant d'avoir à toucher des gens qu'on n'a pas envie de toucher. Elle est sans appel : les contacts physiques sont déconseillés au bureau. Vous devez garder vos distances, bannir la promiscuité, retenir vos élans. C'est écrit noir sur blanc : interdiction d'approcher vos collègues à moins de 80 centimètres. La bise est prohibée. La poignée de main aussi.premier cas de grippe ACertains vivent très mal cette rupture brutale avec la coutume. Par réflexe, ils se penchent encore vers vous en tendant la joue. Vous faites un pas en arrière et les consignes leur reviennent à l'esprit. Ils voudraient bien vous tendre la main mais vous leur rappelez qu'il ne faut pas jouer avec le feu : nous avons notre premier cas de grippe A aux services généraux. Vous pourriez avoir été contaminé. Le malade s'est promené dans toute la maison. Vous êtes tranquille jusqu'à ce que vos collègues aient été vaccinés. Dommage qu'on ne puisse aussi les vacciner contre la bise. n
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