Les chefs d'entreprise se réunissent à Lyon pour exprimer leur ras-le-bol

La pause fiscale annoncée par le gouvernement ne convainc pas le patronat. Pour marquer le coup, le Medef et la CGPME ont décidé de réunir ce mardi à Lyon les chefs d\'entreprises et d\'écouter leurs doléances. Initiée par la CGPME du Rhône et le Medef de Lyon, les deux organisations patronales attendent 3.000 chefs d\'entreprises en fin d\'après midi dans l\'amphithéâtre de la Salle 3000 de la capitale des Gaules.« L\'exaspération des chefs d\'entreprises est à son comble. Il faut que le gouvernement comprenne une fois pour toute que l\'avenir de la France se joue maintenant. Il faut que la pression fiscale se relâche et que le choc de simplification se produise enfin s\'il veut que l\'économie française ait encore un rôle à jouer dans les prochaines années », explique à La Tribune, Jean-François Roubaud, le président de la CGPME.Pierre Gattaz ne veut plus se contenter de belles paroles.Pierre Gattaz, le président du Medef n\'est guère plus tendre avec l\'exécutif. \"Cette manifestation à Lyon témoigne d\'un véritable sentiment de ras-le-bol. Il y a une véritable souffrance de la part des chefs d\'entreprise qui ont le sentiment de ne pas être écoutés. Certes, les messages en direction des entreprises sont désormais plus cléments. Mais nous ne pouvons plus nous contenter de belles paroles. Nous nous réjouissons quand le gouvernement nous entend et supprime la taxe sur l\'excédent brut d\'exploitation. Mais nous nous désespérons du projet de loi Hamon et des dispositions sur la pénibilité dans le projet de loi sur la retraite qui sont absolument contraires à l\'esprit d\'entreprise\", déclare-t-il à La Tribune.« Le remède est connu pour permettre aux entreprises françaises de prendre enfin leur envol : réduire la dépense publique. Tant que le gouvernement ne se saisira pas de cette question, le poids de la fiscalité continuera à étrangler les entreprises. Savez-vous que les dépenses publiques ont baissé de 14% au Canada depuis trois ans ? Au Royaume-Uni, depuis trois ans également, l\'Etat a réduit son train de vie d\'un point de PIB chaque année. La France doit suivre ces exemples si elle veut enfin que son économie retrouve le rang qui doit être le sien », plaide Pierre Gattaz.La taxe EBE, une mascarade !Les atermoiements du gouvernement sur la taxe sur l\'excédent brut d\'exploitation supprimée avant même d\'avoir été créée n\'ont pas rassuré les chefs d\'entreprises. « C\'est une mascarade. Comment le gouvernement peut espérer être crédible lorsqu\'il créé une taxe pour la supprimer dans la foulée ? Agir ainsi est totalement inédit. Plutôt que de s\'ingénier à créer de nouvelles recettes, il ferait mieux de tailler enfin dans ses dépenses  », poursuit-Jean-François RoubaudDans les territoires, le discours est encore plus véhément. « Cette fois y en a marre ! \"Notre marge brute est tombée à 28% contre 40% en Allemagne. Comment voulez-vous qu\'on s\'en sorte ! [...] Si c\'est pas nous qui descendons dans la rue, ce seront nos collaborateurs qui descendront [...] N\'oubliez pas que la révolte des canuts est partie de Lyon. Et là on dit : ou vous nous écoutez et on peut encore canaliser nos troupes, on peut encore discuter avec le gouvernement, ou nous ne sommes plus responsables de rien », a prévenu mardi François Turcas, le président de la CGPME du Rhône sur France Info. CroissancePlus et Asmep-ETI au diapasonLes autres organisations patronales sont sur la même longueur d\'ondes. Dans un communiqué commun, CroissancePlus et Asmep-ETI tirent également la sonnette d\'alarme. « Alors que tous les pays européens sont en train de baisser l\'impôt sur les sociétés (IS) pour lutter contre la crise et le chômage, la France devient la championne de l\'IS. L\'IS est déjà un tiers plus élevé qu\'en Allemagne; il pourrait représenter jusqu\'à 50 % de plus avec cette nouvelle hausse. Les entreprises françaises, et notamment celles qui investissent et créent de l\'emploi en France, ne luttent plus à armes égales dans la compétition internationale ! Et lorsque nos entreprises sont fragilisées, c\'est l\'emploi qui en souffre et les ménages qui trinquent », expliquent les deux associations.« La réalité des chiffres est pourtant implacable : + 33 milliards d\'euros d\'impôts sur les entreprises depuis trois ans, 153 taxes hors IS pesant sur la production, des taux de marges qui s\'effritent, des délais de paiement en augmentation de 44%, un coût du travail supérieur de 22% à la moyenne européenne… Où en sont la pause fiscale et la baisse du coût du travail tant annoncées ? », s\'interrogent-ils.François Hollande en voisinCette manifestation intervient alors que François Hollande, le président de la République se déplace ce mardi dans des entreprises roannaises et stéphanoises, à une cinquantaine de kilomètres de Lyon. Il présidera ensuite une table ronde sur le thème des « 30.000 formations prioritaires pour l\'emploi ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.