Faute d'argent frais, Alitalia risque d'être clouée au sol dans peu de temps

Tic tac, tic tac, tic tac, le compte à rebours de la survie d\'Alitalia est lancé. Selon l\'agence Reuters, citant un proche du dossier, la compagnie italienne « risque de ne plus être en mesure de voler dans 4 ou 5 jours ». La compagnie est déjà en retard de paiement de ses factures carburant au groupe pétrolier ENI. D\'autres fournisseurs ne sont pas payés.Comme Swissair ou Sabena, Alitalia risque de devoir déposer son bilan si elle ne parvient pas dans les semaines à venir à conclure un accord sur son projet d\'augmentation de capital, assure Reuters, citant des sources gouvernementales. Le patron d\'ENI, Paolo Scaroni, a ainsi prévenu lundi que son groupe \"ne peut pas augmenter le crédit à une société dont l\'avenir ne nous semble pas assuré. Si elle ne reçoit pas la confiance de ses actionnaires, nous ne pouvons pas la tenir en vie avec notre carburant\".Selon les agences italiennes, l\'Autorité italienne de l\'aviation civile (Enac) veut convoquer dans les prochains jours Alitalia pour vérifier ses capacités de \"continuité opérationnelle\".Air France pose des conditions strictesDu coup, le premier ministre italien, Enrico Letta essaie de forcer la main des entreprises publiques pour qu\'elles investissent dans Alitalia afin de faciliter un rapprochement avec Air France-KLM ou une autre compagnie aérienne. Le gouvernement tente également de convaincre les actionnaires actuels de participer à l\'augmentation de capital pour éviter une crise de liquidités d\'Alitalia et lui permettre d\'attirer un partenaire industriel.Air France-KLM est prêt à franchir le Rubicon mais à des conditions très strictes (pas de reprise de dettes, nouveau plan industriel, plus de pouvoir opérationnel). Le gouvernement italien et les autres actionnaires d\'Alitalia espèrent qu\'Air France-KLM finira par se résoudre à augmenter sa participation. La semaine dernière, Air France-KLM a voté contre le projet d\'augmentation de capital de plus de 100 millions d\'euros. Car le plan industriel envisagé aurait pour conséquence d\'augmenter la dette de la compagnie italienne, qui s\'élève déjà à près d\'un milliard d\'euros.Une nouvelle réunion entre la direction d\'Alitalia et le gouvernement italien devait avoir lieu ce mardi afin de tenter de trouver une solution au moins provisoire pour la compagnie, considérée par Rome comme un actif stratégique.Le \"oui, mais\" de Frédéric CuvillierLundi, dans un entretien à Reuters, le ministre français des Transports, Frédéric Cuvillier, a estimé qu\'une prise de contrôle d\'Alitalia par Air France-KLM aurait \"du sens\" à condition qu\'elle ne remette pas en cause le redressement du groupe franco-néerlandais lui-même.De son côté, Salvatore Mancuso, actionnaire et vice-président d\'Alitalia, s\'est prononcé, dans un entretien au quotidien Il Messaggero, contre une reprise par Air France-KLM, jugeant qu\'elle impliquerait une lourde restructuration et une remise en cause du rôle de l\'aéroport de Rome-Fiumicino.
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