Lloyds Banking Group envisage une gigantesque

Lloyds Banking Group confirmait hier « étudier toutes les options » pour éviter de recourir à la protection des actifs toxiques proposée par le gouvernement britannique. La banque, propriété à 43 % de l'État, envisage une gigantesque augmentation de capital, qui pourrait s'élever à 15 milliards de livres (16,5 milliards d'euros), selon le « Financial Times ». La révélation a fait baisser l'action de 1,41 % hier en Bourse. Cette opération serait la plus importante de l'histoire britannique, dépassant la levée de fonds de 12,5 milliards de livres (13,5 milliards d'euros) réalisée par HSBC en avril.Avec des pertes très importantes (encore 4 milliards de livres au premier semestre), Lloyds fait face à un choix difficile : soit il accepte le plan de garantie des actifs toxiques de l'État, soit le régulateur, la FSA, exige qu'il augmente fortement ses fonds propres (sans doute de 25 milliards de livres, selon des fuites de la presse britannique). Or le plan de garantie proposé par Downing Street est très cher. En échange d'une garantie de 260 milliards de livres d'actifs toxiques de Lloyds (le quart de son bilan !), l'État demande des intérêts d'un montant de 15,6 milliards de livres (17 milliards d'euros), payés sous forme d'actions de catégorie B. Un accord avait été passé en mars sur ces grandes lignes, mais le plan n'a pas encore été formellement signé.Sept mois plus tard, la situation a radicalement changé pour Lloyds. Son cours boursier a doublé et la direction de la banque trouve Downing Street trop exigeant. Il y a deux semaines, elle annonçait son intention d'envisager d'autres alternatives.négociations tenduesUne possibilité serait donc une augmentation de capital de 15 milliards de livres, doublée de la cession de « certaines branches de la banque, notamment son assurance-vie », note un analyste. Une autre solution serait de signer une garantie des actifs toxiques limitée, tout en augmentant le capital.Les actionnaires ? autres que l'État ? sont-ils prêts à souscrire à une telle opération, prenant le risque d'être exposés à l'énorme portefeuille d'actifs toxiques ? « Il n'est pas certain que ce soit une option sage », estime un analyste.À cela s'ajoutent les négociations tendues de Lloyds avec Bruxelles. Les autorités européennes étudient actuellement l'aide que la banque a reçu de Downing Street, et vont probablement lui demander de revendre une partie de son activité, jugée trop dominante dans la banque de détail en Grande-Bretagne. De ces différentes négociations, qui doivent déboucher sur une solution dans les prochaines semaines, dépendra l'avenir de Lloyds. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.