Aucun signe de vie sur le marché du LBO

capital-investissementLa semaine dernière, 21 Centrale Partners, Chequers, et CIC Finance se sont retrouvés le bec dans l'eau. Ces trois fonds de LBO, spécialistes du rachat d'entreprises avec un recours à l'emprunt, négociaient depuis plusieurs mois avec le fabricant français de papier Sequana le rachat de sa filiale, Arjowiggins Security, pour 300 à 400 millions d'euros. En vain, Sequana ayant décidé le 1er octobre d'interrompre les négociations. Une nouvelle illustration, s'il en manquait, de la léthargie du marché des LBO. « La situation reste aussi difficile qu'en début d'année. Les équipes tournent en rond. Les dossiers traînent pendant des mois », confie un banquier d'affaires.Aujourd'hui, ces « dossiers » se comptent sur les doigts d'une seule main sur le marché français. La faute à une certaine frilosité des fonds et, surtout, à leur incapacité à réunir le financement bancaire indispensable à la création d'un effet de levier. Pour Stéphane Barret, en charge du suivi des fonds d'investissement chez Calyon, « réunir plusieurs centaines de millions d'euros de dette relève du chemin de croix ». D'autant qu'une banque seule apportera « rarement plus de 30 millions d'euros. Il faut donc constituer un ?club deal? avec plusieurs établissements », continue-t-il. Conséquence logique, les grosses transactions ne voient pas le jour. En France, seules deux opérations de LBO supérieures à 100 millions d'euros ont été conclues en 2009 (FPEE ? 180 millions d'euros ? et Leyton & Associés ? 130 millions). Au total, 636 millions d'euros ont été investis par les fonds de LBO sur les six premiers mois de l'année, contre 3,73 milliards un an plus tôt, d'après l'Afic. se passer des banquesOutre-Manche, au troisième trimestre, le marché du LBO a touché des profondeurs jamais atteintes depuis 1984, avec 31 opérations pour un montant de 556 millions de livres (606 millions d'euros), d'après le CMBOR, un centre d'études britanniques. En Europe, le marché a été divisé par dix entre 2007 et 2009, avec 10,3 milliards d'euros investis au premier semestre. « Nous anticipons maintenant un lent retour à la croissance pour le marché du capital-investissement en 2010, avec une majorité d'opérations de taille moyenne », anticipe le CMBOR. Pour Benoît Valentin, associé du fonds européen Cinven, « il ne faut pas s'attendre à un retour des ?mega LBO? de plusieurs milliards d'euros à court terme ».Face à un tel gel du marché, certains fonds de LBO ont pris le parti de passer à l'action sans les banques. Fin septembre, deux fonds, Mid Europa et Nordic Capital, ont racheté chacun une société en apportant eux-mêmes la part de dette nécessaire à leur opération.
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