Le géant américain du LBO, Carlyle, croisera-t-il le fer avec Wendel, la société d'investissement française réunissant les intérêts de la riche famille éponyme ? En tout cas, le casus belli est bien là. Il porte sur un investissement commun de 520 millions d'euros réalisé en avril 2006 lors du rachat de Stahl, une société néerlandaise spécialisée dans les revêtements et produits de finition pour le cuir.Depuis le début de la crise, Stahl est en difficulté. À tel point que la société et ses actionnaires ont été contraints de s'asseoir autour de la table avec les banques afin de renégocier sa dette massive de 375 millions d'euros. Les discussions avec les créanciers, engagées depuis plusieurs semaines, ont d'abord suivi un cours normal. Mais, la semaine dernière, Wendel a décidé de faire cavalier seul. La société présidée par Frédéric Lemoine a soumis aux banques la proposition suivante : une injection de 60 millions d'euros en échange d'une montée de 48 % à 90 % du capital, d'après l'agence Debtwire. Grossièrement, Wendel entend racheter une partie de la dette de Stahl pour ensuite l'échanger contre du capital. L'endettement de la société passerait alors de 375 à 190 millions d'euros. Si le plan est accepté par le comité des créanciers, dans lequel figurent Alcentra, Investec, ING et JP Morgan, Carlyle serait mis de facto sur la touche.accord rompuDans l'entourage de l'américain, on ne l'entend pas de cette oreille : « Wendel a rompu les termes de l'accord qui nous lie avec eux. Cette proposition, largement supérieure à ce que Carlyle souhaitait proposer, est favorable aux créanciers. En outre, les capitaux injectés ne sont pas du tout sécurisés. » Les créanciers devraient donner leur réponse dans les jours à venir. D'après une source proche, Carlyle n'exclurait pas un recours en justice. Wendel n'a pas souhaité faire de commentaire. A. M.

latribune.fr

09 Oct 2009, 1:44

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