Le rôle des assurances complémentaires santé fait débat

AssurancePour la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui intervenait hier en clôture des Rencontres parlementaires à la Maison de la chimie à Paris, « les chiffres témoignent de l'importance des complémentaires santé dans notre pays ». Mais si tous les participants s'accordaient sur cette importance, ils divergeaient en revanche sur les chiffres et leurs implications pratiques. Yves Bur, député du Bas-Rhin, rapporteur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), s'est ainsi appuyé sur certains chiffres pour rappeler « les réserves » financières des complémentaires qui leur permettraient de faire face à un alourdissement des charges et des remboursements, sans en répercuter le coût sur les assurés. Une approche réfutée par Jean-Martin Cohen Solal, directeur général de la Mutualité française, qui a insisté sur le chemin étroit entre le risque pour les complémentaires santé de perdre l'autorisation d'assurer pour cause de manque de réserves et le risque d'être taxées davantage par les pouvoirs publics pour cause d'excès de réserves, le tout dans un contexte d'accroissement des exigences de solvabilité.Hausse des cotisations« Bien sûr, les dépenses des complémentaires vont augmenter », a, pour sa part observé Christian Babusiaux, président de la première chambre de la Cour des comptes, en s'appuyant sur d'autres données. Mais, selon lui, « on ne peut pas en déduire des effets mécaniques sur les coûts et les tarifs. Tout dépend de la concurrence et de la structuration de l'offre ». Une vision que ne partage pas la Mutualité française : son agence d'information (Afim) indiquait hier que les mesures contenues dans le PLFSS pour 2010 entraîneraient une augmentation minimale de 3,9 % des cotisations des mutuelles l'an prochain et même de 7 % pour celles qui n'auraient pas encore répercuté la hausse en 2009 de la taxe sur le chiffre d'affaires. Sur ce sujet des transferts de remboursements, Jean-Louis Faure, délégué général du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), estime que « les complémentaires santé ne sont pas la solution aux déficits de l'assurance-maladie ». Pour lui, « c'est l'organisation du système dans son ensemble qu'il faut revoir », partageant l'analyse d'Alain Rouché, directeur santé de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), sur la nécessité d'améliorer l'efficience globale du système. Le rôle des complémentaires est en tout cas appelé à évoluer. Pour affûter leurs arguments, les assureurs et mutuelles, comme le gouvernement, attendent la publication imminente du premier rapport sur la situation financière des complémentaires santé en 2008. S. So.
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