Avalanche de dollars gratuits

Une fois de plus, l'Histoire ne bégaie pas, elle se répète. Comme à leur habitude, les États-Unis, confrontés à la crise économique, ont recours au même remède qui a déjà failli les terrasser en 2008 : un déluge de dollars à taux zéro. Le dollar est gratuit. Mais malheureusement pas pour tout le monde. Les entreprises et les ménages qui en ont le plus besoin et qui seraient les moteurs d'une vraie reprise n'ont pas accès au crédit. Non. Le dollar est gratuit pour les banques et les hedge funds qui l'empruntent par centaines de milliards pour le déverser immédiatement sur les marchés. En quelques mois, les bulles se forment à une telle rapidité qu'on a du mal à les suivre : le marché indien est en hausse de 74 % depuis le début d'année, les Bourses des pays émergents de plus de 60 %, on se rue sur les 7 milliards de dollars d'actions offertes par la filiale brésilienne de Santander lors de son entrée en Bourse ; le marché des changes est en surchauffe et même les indices boursiers des pays développés s'agitent. Et l'or flambe. L'or, symbole même de tous les déséquilibres. Quand l'or monte, c'est que la spéculation reprend la main et que les investisseurs craignent que tout explose par l'inflation ou par le krach. L'ambiance qui règne sur les marchés aujourd'hui est malsaine. Très malsaine. Certains se réjouissent de cette reprise des indices qui refléterait la reprise de l'économie. Ils ont tort. La hausse des marchés est la conséquence de la politique de fuite en avant des États-Unis. Ils sont prêts à sacrifier le dollar, ils sont prêts à faire à nouveau exploser la planète pour sauver leur économie mais leur méthode est inefficace. Car dollar pour dollar, ce sont les marchés et uniquement eux qui profitent de la manne des taux zéro. Les États-Unis sont pris au piège mais, une fois de plus, ils risquent de nous faire sauter avec eux. Les moutons ont repris le terrain abandonné par les « Bulls » et les « Bears ». Des moutons qui gambadent allègrement, au son des sirènes des économistes qui voient la grande reprise, vers? l'abattoir. L'Histoire ne bégaie pas, elle se répète. Moi aussi. nPar Marc Fiorentino, PDG d'Allofinance.com.
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