Les résultats d'Alcoa tonifient Wall Street

La saison des résultats est lancée et Alcoa a donné le ton », résumait hier John Wilson, stratège chez Morgan Keegan, à la publication mercredi soir du retour au bénéfice du géant de l'aluminium américain. Première société de l'indice vedette à publier ses résultats du troisième trimestre, le producteur d'aluminium était très attendu. Contre toute attente, il a annoncé avoir dégagé un bénéfice sur la période, après trois trimestres consécutifs de pertes. Le titre bondissait de 3,45 % à 14,69 dollars. Entraînant toute la cote dans son sillage, Alcoa a permis au CAC 40 de grimper de 1,34%, alors qu'à Wall Street, le S&P 500 s'adjugeait 1,11 % à la mi-séance. Les actions américaines bénéficiaient, il est vrai, également de bons chiffres de l'emploi et du premier rebond mensuel des ventes de prêt-à-porter aux États-Unis. En Europe, les propos de Jean-Claude Trichet (voir page 18) ont également rassuré alors que la BCE et la Banque d'Angleterre ont laissé comme on s'y attendait leurs taux inchangés.Après Alcoa ? qui a heureusement surpris non seulement sur ses résultats, mais aussi sur ses ventes ? les bonnes surprises vont-elles s'accumuler ? Au deuxième trimestre, 72,4 % de sociétés avaient créé la surprise en publiant des résultats par action supérieurs aux attentes des analystes. Mais Wall Street n'a pas fait le même constat sur les chiffres d'affaires, ressortis supérieurs aux prévisions avec un taux plus limité, de 55 %. « Seulement 27 % des entreprises ont annoncé un chiffre d'affaires en croissance au deuxième trimestre », rappelle Christian Parisot, économiste chez Aurel-BGC. Ce sont les programmes de réduction de coûts qui ont fait la différence. Cette fois-ci, Christian Parisot s'attend à de bonnes surprises après les annonces entendues du côté des constructeurs automobiles ces dernières semaines. D'un trimestre sur l'autre, la hausse serait de 0,9 %. « Ces prévisions nous paraissent pessimistes alors que la croissance américaine devrait passer de ? 0,7 % à + 3 % en rythme annuel », poursuit Christian Parisot.Quoi qu'il en soit, l'indice S&P 500 devrait connaître son neuvième trimestre consécutif de repli des bénéfices par action. L'attente, qui s'est légèrement dégradée ces dernières semaines, est à une érosion de 23,2 % par rapport aux troisième trimestre 2008 (selon Bloomberg). Seuls les secteurs de la banque et de la consommation cyclique devraient s'illustrer à la hausse, tandis que l'énergie et les matériaux de base afficheront les chutes de résultats les plus prononcées, avec 65,9 % et 65,3 % respectivement. Mais les deux sont aujourd'hui pénalisés par un effet de base.Mais c'est l'avenir décrit par les dirigeants qui influenceront le plus le marché. Pour l'heure, l'espoir est à un rebond des résultats de 63,4 % au quatrième trimestre (révisée à la hausse ces dernières semaines), suivi d'une croissance de 25,1 % et de 21,7 % au premier et deuxième trimestre 2010.Après le formidable rebond de l'indice S&P 500 depuis le 9 mars dernier (+ 58 %), Jason Todd, stratégiste chez Morgan Stanley estime que les actions américaines sont correctement valorisées même s'il vient de relever ses prévisions de croissance des résultats 2009 et 2010. Mais compte tenu d'une dynamique de croissance en amélioration, de taux bas pour un moment et d'injections de liquidités jouant à plein, Jason Todd n'exclut pas de voir l'indice grimper jusqu'à 1.200 points d'ici à la fin de l'année.
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