Les pays émergents, seul salut du commerce extérieur

ConjonctureLe rebond de près des 10 % des exportations observé en juillet ne s'est pas prolongé en août. Faute de signature de grands contrats, celles-ci ont chuté de 9,1 % selon les Douanes à 27,7 milliards d'euros. Dans le même temps, les importations se sont élevées à 31,1 milliards, fixant le déficit commercial à 3,4 milliards en août et à 25,2 milliards sur les huit premiers mois de l'année. Pourtant, bien que le commerce extérieur contribue négativement à la croissance depuis 2003, il reste un espoir que les choses changent. « Après les grandes crises, comme en 1993 et en 2001, le commerce extérieur aiguillonne souvent la reprise de l'économie tricolore », observe Karine Berger chez Euler Hermes Sfac. À condition que les exportateurs changent de cible, les temps ayant changé. Avec la mondialisation, de nouvelles zones de développement capables de tirer les économies des pays de l'OCDE sont apparues. C'est notamment le cas de la Chine et de ses satellites et, dans une moindre mesure, des pays du Proche et du Moyen-Orient. Or, dans ces zones, les entreprises françaises sont trop peu présentes.Toujours selon Euler Hermes, 51 % des exportations partent en direction de six pays seulement, principalement vers nos voisins européens et les États-Unis. Des pays qui ont enregistré une croissance bien moins élevée que celle des émergents ces dix dernières années. Résultat, depuis 2001, la progression des exportations tricolores est inférieure à celle du commerce mondial. « Or une véritable reprise, qui ne sera que molle, n'interviendra pas dans ces six pays d'ici à 2010. À titre de comparaison, les dégâts occasionnés par la crise ont déjà été effacés en Chine et chez ses voisins, mais aussi en Inde », constate Karine Berger. variations de changeLes raisons de cette absence sont multiples. Elles tiennent notamment au faible nombre d'exportateurs. Sur les 2,9 millions d'entreprises recensées dans l'Hexagone, seules 95.500 passent en moyenne les frontières, un chiffre en baisse de 12 % par rapport à 2001. Sur ce nombre, une sur deux passe régulièrement des marchés à l'étranger. Autrement dit, une sur deux signe un contrat et stoppe dans la foulée sa démarche export. Le niveau des changes peut également expliquer en partie les difficultés des entreprises françaises à exporter. « Mais c'est surtout le cas lorsque l'on a des variations de change importantes, comme en 2002-2007, ce qui n'est pas le cas actuellement », explique-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Le dispositif public Cap Export, qui permet de couvrir les risques d'impayés à l'export, peut-il dynamiser l'export ? À voir. En attendant, dans la foulée de la publication hier du décret d'application, plusieurs dizaines d'entreprises y ont déjà souscrit. n
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