L'Argentine tente une normalisation avec le FMI

mérique latineViendra, viendra pas ? Rentré à Buenos Aires après les assemblées générales du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, le ministre argentin de l'Économie, Amado Boudou, a dû mettre un bémol aux déclarations qu'il avait faites à Istanbul au sujet de la venue d'une mission du Fonds dans son pays. Pas question d'un « d'audit » du FMI, ce sera un « simple échange d'informations », cela afin de préserver deux bords différents : ce que veulent entendre les marchés et le message que souhaite diffuser la présidente Cristina Fernández de Kirchner et son époux et prédécesseur Néstor Kirchner, au nom d'une orthodoxie politique selon laquelle le FMI, considéré comme l'un des responsables de la crise de 2001, est un « ennemi » dont le pays s'est débarrassé? Amado Boudou sait en tout cas qu'un accord pour une mission qui normalise la relation de l'Argentine et le FMI est indispensable. L'accord ouvrirait la voie à un règlement échelonné de la dette à l'égard du Club de Paris (6 milliards de dollars), pour lequel ladite normalisation est un préalable statutaire, ainsi qu'à la présentation d'une offre aux détenteurs privés de bons qui n'ont pas accepté la restructuration de 2005 (ils se verraient proposer une décote de 65 % pour les 20 milliards de dollars de titres qu'ils détiennent), pour laquelle l'appui de la communauté financière internationale est nécessaire. Ces deux pas étant accomplis, l'Argentine pourra revenir sur le marché des capitaux, ce qui lui est interdit depuis la cessation de paiements de janvier 2002. De quoi lui permettre également de relancer l'investissement, notamment étranger, et de freiner la fuite de capitaux (1 milliard de dollars par mois sur les vingt derniers mois). anticipationDepuis quelques semaines, les marchés anticipent : les bons argentins sont très demandés, la Bourse est en hausse et le risque-pays a baissé. Mais si Amado Boudou a l'appui de Dominique Strauss-Kahn, directeur général d'un FMI nouvelle mode, il lui faut encore attendre que la présidente Kirchner confirme son accord. Jean-Louis Buchet, à Buenos Aire
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