Société Générale : quand la BFI rit, la banque de détail pleure

L’une affiche un résultat net en forte croissance, l’autre en légère baisse. Le résultat net de la banque de financement et d’investissement (BFI) s’élève à 322 millions d’euros, soit une multiplication par 4.2 par rapport au troisième trimestre. Son produit net bancaire augmente également de 35.5% à périmètre constant.La banque de détail, elle, présente un résultat net en baisse de 10% et un produit net bancaire en baisse de 0.5%.Baisse de la production de crédits\"La banque de détail en France a réalisé une bonne performance dans un environnement de croissance faible et de taux bas, pénalisant pour ses métiers\", a déclaré Frédéric Oudéa, PDG de Société Générale lors d’une conférence téléphonique avec la presse. L’activité de dépôts a pâti de cet environnement de taux bas. Quant aux crédits, l’encours continue à croître (+3.2%), mais à l’instar des autres établissements bancaires, la production d’affaires nouvelles est en recul de 20%. Le nombre de nouveaux crédits immobiliers en portefeuille diminuent de 25%. Deux phénomènes qui ont une incidence sur les revenus liés aux intérêts perçus. \"La marge d’intérêts s’est réduit sur les dépôts, même si l’encours augmente, du fait de la baisse des taux. Cette baisse est compensée par un repricing des offres de crédit\", indique Jean-François Sammarcelli, directeur général délégué en charge de la banque de détail.Poursuite des réductions de coûtsLe groupe explique par ailleurs que les commissions financières ont diminué (-15.5%), du fait du faible volume d’opérations financières effectuées par les particuliers.Le coût du risque dans les réseaux de détail en France reste néanmoins stable, à 46 points de base (contre 45 au deuxième trimestre). Et le ratio crédits sur dépôts atteint 123%, en baisse de 2 point par rapport à juin.La banque prévoit à l’avenir de poursuivre les efforts de réduction de coûts dans la banque de détail. \"Il y a toujours la possibilité d’une meilleure gestion, mais nous recueillerons aussi les fruits du programme de rationalisation des systèmes d’information, et nous pousserons jusqu’au bout les synergies entre Société Générale et Crédit du Nord, dès lors que cela reste en dehors de la vue du client\", ajoute Jean-François Sammarcelli.A l’international, l’activité de banque de détail est tirée par la croissance du Bassin méditerranéen, de l’Afrique et de la Russie. Par contre, l’activité est difficile en Roumanie, dans un contexte économique dégradé, et affiche une charge du risque élevée de -100 millions d’euros.Volume d’émissions obligataires\"La réduction des actifs est terminée dans la banque de financement et d’investissement. Le rebond est là, dans un environnement de marché plus favorable, et un modèle faiblement consommateur de ressources rares et de risques\", précise Frédéric Oudéa.Les résultats de la branche ont été tirés par les activités actions, et celles de taux, changes et matières premières. Concernant le métier actions, et malgré de faibles volumes, l’attrait pour les produits structurés, et en particulier les dérivés actions, a généré une progression des revenus de 22%.Les volumes d’émissions obligataires et la dynamique commerciale ont quant à eux permis de multiplier par quatre les revenus des métiers taux et changes.\"L’activité a été difficile en juillet, mais les déclarations des banques centrales ont favorisé un rebond pour le crédit, les taux et les actions\", précise Bertrand Badré, directeur financier du groupe.La banque indique également avoir cédé pour 16 milliards d’euros de crédits de sa BFI depuis juin 2011 et réduit de 5.4 milliards d’euros son portefeuille d’actifs gérés en extinction depuis juin 2012. Fin de la transformation Ce trimestre, les résultats du groupe ont néanmoins été amputés des coûts liés à ces cessions de crédit pour 58 millions d’euros et aux actifs gérés en extinction pour 82 millions d’euros.\"La BFI entrera en 2013 en ayant achevé sa transformation et avec la capacité de délivrer de la valeur ajoutée aux clients\", affirme Frédéric Oudéa.Depuis fin juin 2012, la banque a cédé plusieurs filiales : TCW, Geniki, CWM, Salvepar, Credibul, RFS et Family Credit. Et Société Générale est toujours en discussion avec la Banque nationale du Qatar pour la cession de sa filiale égyptienne.Au final, Société Générale affiche un résultat net de 85 millions d’euros au troisième trimestre, en baisse de 86.3% par rapport à la même période l’an dernier (voir les chiffres clés ci-dessous). Hors éléments exceptionnels, il ressort à 856 millions d’euros.A 15h45, le titre prenait 1.91%.Chiffres clés du troisième trimestre 2012 (évolution par rapport au troisième trimestre 2011)•Résultat net part du groupe : 85 millions d’euros (-86.3%)•Produit net bancaire : 5,4 milliards d’euros (-18.3%)•Résultat net de la banque de détail en France : 351 millions d’euros (-10%)•Résultat net de la banque de détail à l’international : 112 millions d’euros (+24.4%)•Résultat net de la banque de financement et d’investissement : 322 millions d’euros (multiplié par 4.2)•Résultat net du pôle services financiers spécialisés et assurances : 179 millions d’euros (contre -53 millions d’euros)•Résultat net du pôle banque privée, gestion d’actifs et services aux investisseurs : 8 millions d’euros (-50%)•Résultat brut d’exploitation : 1.4 milliard d’euros (-43.6%)•Frais de gestion : -3.9 milliards d’euros (-2.8%)•Coût du risque : -897 millions d’euros (-24.7%)•Résultat brut d’exploitation : 1.4 milliard d’euros (-43.6%)•Ratio Core Tier One en Bâle 2.5 : 10.3% 
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