Si la réunification rapide a pu peser sur l'économie allemande, elle a permis une croissance rapide en ex-RDA. Une performance qui se constate sur le terrain dans la qualité des infrastructures ou dans le dynamisme des grandes zones industrielles de Thuringe ou de Saxe. Selon l'institut IW de Cologne, la croissance économique annuelle a été en moyenne de 7,9 % entre 1992 et 2008 pour les Länder de l'Est, contre seulement 1 % pour ceux de l'Ouest. Grâce au soutien massif des pouvoirs publics, le rythme du rattrapage a été deux fois plus rapide que prévu. « Selon les théories économiques de la convergence, le niveau actuel du PIB par habitant de l'ex-RDA n'aurait dû être atteint qu'en 2028 », remarque l'étude de l'institut IW pour qui les Länder de l'Est pourraient dès 2021 se hisser au niveau des Länder occidentaux les plus pauvres.La convergence reste cependant inachevée. Dans une étude récente, la Commerzbank relève qu'avec 22.000 euros par habitant, le PIB par tête de l'ex-RDA reste inférieur de 30 % à la moyenne occidentale. Le chômage a certes nettement reculé en vingt ans, mais en octobre, son taux demeurait à 11,8 % en ex-RDA, contre 6,6 % à l'Ouest. Par ailleurs, les différences régionales sont immenses. Si la Thuringe affiche une croissance annuelle de 10 %, le Mecklembourg doit se contenter de 4 %. Des différences que la Commerzbank explique par la différence des structures économiques et démographiques plus que par l'effet de la politique économique et qui pourrait encore s'accroître à l'avenir.nombreuses faiblessesEn 2019, le « second pacte de solidarit頻 ? les subventions fédérales ? viendra à expiration. Il faudra alors que les Länder orientaux comptent sur leurs propres forces, mais aussi avec leurs propres faiblesses. Et elles sont encore nombreuses. Ainsi, la part de l'industrie dans le PIB de l'Est, si elle a doublé en vingt ans, reste inférieure de 5 points environ à ce qu'elle est à l'Ouest. Cela a permis à l'ex-RDA de mieux encaisser le choc de la crise actuelle (le chômage y est resté stable sur un an), mais dans une Allemagne tournée vers les exportations de biens d'équipement, c'est aussi un handicap en période de croissance. Autre faiblesse relevée par IW Cologne : la faible part, malgré la vitrine de Dresde ou de Jena, de la technologie dans la structure économique. Enfin, le recul démographique est très inquiétant. Depuis la réunification, l'ex-RDA a perdu plus d'un million d'habitants, et le rythme ne faiblit pas. En mars 2009, le recul atteignait 0,9 % sur un an, contre 0,2 % à l'Ouest. Du coup, ce pourrait être bientôt la pénurie de main-d'?uvre, et le recul du secteur des services pourrait menacer l'ex-RDA. R. G., à Francfort

latribune.fr

09 Nov 2009, 1:43

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