Nous avons pu attribuer des noms à 90 % des objets de l'exposition.Lever l'anonymat qui entoure l'art africain »Quelle est l'origine de l'exposition ?« Artistes d'Abomey » fait partie des « expositions-dossiers » dont le concept est d'approfondir une partie de nos collections en réserve. Le musée détient une collection de référence sur l'art de cour d'Abomey. Cette ville présente une grande richesse de styles, chacun en lien avec une population différente. En tant qu'africaniste, ce sujet m'a vite passionné. Comment avez-vous travaillé ?Cela fait maintenant huit ans que je poursuis ces recherches. À partir des livres et documents dont nous disposions tout d'abord. Mais il y a surtout un gros travail de terrain effectué au Bénin. Pour parler avec les populations et les familles royales, pour échanger avec mes collègues conservateurs africains.Qu'avez-vous découvert ?Nous avons pu attribuer des noms à 90 % des objets de l'exposition. Les habitants d'Abomey connaissent l'histoire de leurs artistes et sont, aujourd'hui encore, capables d'associer un nom de personne ou de famille aux objets de nos collections. Cela permet de bousculer un peu les idées reçues sur l'art africain. Généralement, un objet est associé à une population. On parle parfois trop rapidement d'art anonyme. Cela peut être vrai mais il existe plusieurs cas de figures différents suivant les régions. Un artiste peut par exemple voir son statut tenu secret. Ou alors être reconnu de son vivant mais pas après sa mort. À Abomey, la reconnaissance est telle que la famille royale est mécène éternel pour toute la descendance de l'artiste qu'elle a fait travailler.gaëlle beaujean-baltzerCommissaire de l'exposition et responsable de collections de l'Unité patrimoniale Afrique

latribune.fr

09 Nov 2009, 1:42

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