Depuis quelques années, les grandes entreprises réservent l...

Depuis quelques années, les grandes entreprises réservent les opportunités d'expatriation à leurs profils dirigeants ou spécialisés. La crise a sur eux un impact très limité. Du moins pour ceux qui avaient regardé de près leur contrat de travail avant de partir?Rapatriés par la crise. C'est la situation vécue dernièrement par un certain nombre de Français qui travaillaient hors de France. « Nous avons eu ces derniers temps notre lot d'appels d'expatriés rentrés en catastrophe après avoir perdu leur emploi dans la banque et la finance en Grande-Bretagne ou aux États-Unis », témoigne Hélène Charveriat, déléguée générale de l'Union des Français de l'étranger. Par-delà ces exceptions, liées au type de contrat signé par les personnes concernées, les effets de la crise semblent, en matière d'expatriation, malgré tout limités. De fait, des multinationales continuent à recruter certains profils en France pour les envoyer travailler à l'étranger. « Notre volume d'activité est stable, affirme Erik Jalil Sadiki, directeur du Pôle emploi international à Paris, qui diffuse 10.000 offres d'emploi par an à pourvoir à l'étranger, sur les 40.000 que proposent les 20 agences du réseau en France. Les postes à attribuer sont plutôt qualifiés, dans des domaines comme l'informatique et les jeux vidéo, l'électronique, le bâtiment, ou encore l'industrie hôtelière. »Gare aux contrats locauxLes entreprises qui gèrent déjà des expatriés privilégient, quant à elles, le statu quo. « Nous n'avons pas enregistré de retours massifs depuis le début de la crise, qui ne semble pas avoir d'impact significatif sur le nombre d'expatriés », note Jean-Pierre Cantegrit, sénateur et président de la Caisse des Français de l'étranger (CFE). Cet organisme assure la protection sociale des salariés expatriés de 4.500 entreprises, dont Total, BNP Paribas ou encore la Société Généralecute; Générale.Cela ne signifie pas que les entreprises n'essaient pas de réduire les coûts associés. « Nous ne sommes pas encore en pleine période de renouvellement des contrats, mais nous sentons déjà une plus grande surveillance des budgets et des niveaux de garantie », relève Michel Touverey, directeur de la CFE. Encore la CFE n'a-t-elle affaire qu'aux entreprises qui assurent une couverture à leurs salariés?Depuis quelques années, des sociétés moins riches, ou moins soucieuses de leurs salariés, proposent à des candidats au départ naïfs ou inconscients des postes en contrat local plus ou moins avantageux. « Aux États-Unis, où les salaires sont élevés, les gens signent sans toujours réaliser ce qu'ils devront payer en matière de couverture santé, d'éducation, etc. », souligne Monique Cerisier Ben Guiga, sénatrice et présidente de l'association Français du monde-ADFE. En l'absence de couverture chômage, ils se retrouvent, en cas de crise, dans l'obligation de rentrer dans les pires conditions. « Vous avez aussi des entreprises qui, pour envoyer des gens en Asie, passent par des sociétés de gestion des personnels, domiciliées à Jersey pour éviter la référence au droit français », déplore Monique Cerisier Ben Guiga. Des pratiques que la crise risque bien de ne pas arranger. Catherine Gaudenz Les expatriés épargnés par la crise
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