Tata et Geely investissent dans leurs marques européennes

Après le temps des emplettes, vient celui des investissements. L'indien Tata compte ouvrir une usine en Chine pour ses marques britanniques de prestige Jaguar et Land Rover, regroupées dans JLR, afin d'y produire 50.000 exemplaires par an. JLR est actuellement l'un des rares fabricants mondiaux de véhicules haut de gamme à ne pas disposer d'usine en Chine. Le groupe de Ratan Tata, qui a repris JLR à Ford il y a deux ans, pourrait par ailleurs assembler des 4x4 Land Rover en Inde. Des tout-terrains compacts Freelander commenceraient à être produits près de Pune dès la fin de l'année. JLR affirme être en pleine phase d'investissements en Grande-Bretagne même. Ralf Speth, son patron, a récemment annoncé qu'il allait y débourser « plusieurs milliards de livres » et « créer des milliers d'emploi dans les dix ans qui viennent », après la conclusion d'un accord-cadre avec les syndicats. Celui-ci garantit le maintien de ses trois usines britanniques jusqu'en 2020, alors que JLR avait précédemment indiqué que l'une d'elles pourrait fermer. Ral Speth s'est aussi engagé sur une « forte augmentation du nombre de modèles dans sa gamme, ainsi que des volumes de production ». Même offensive en cours pour le suédois Volvo, repris à Ford par le chinois Geely. Décidément ! Le nouveau PDG de Volvo, Stefan Jacoby ? un ancien de Volkswagen ? vise un doublement de ses ventes à 800.000 unités dans les dix ans. À la clé : une forte expansion... en Chine. Li Shufu, patron de Geely, envisage pas moins de 300.000 Volvo vendues par an sur le seul marché chinois, contre 24.000 en 2009. La Chine absorberait 40 % donc de la production totale.Cure chinoiseDisposant désormais d'un label de constructeur chinois grâce à son actionnaire, la marque de Göteborg mise sur l'énorme marché de la Nomenklatura chinoise, qui roule aujourd'hui en Audi. Volvo, qui envisage de produire dans trois usines de l'ex-Empire du milieu, s'apprête à recruter des designers pour adapter ses modèles aux goûts locaux. Depuis sa reprise, Volvo va mieux. La marque a affiché un bénéfice opérationnel au troisième trimestre et vu ses ventes grimper de 12,5 % à 272.555 voitures au cours des neuf premiers mois. La cure chinoise ne lui nuit donc pas. Au contraire. Pourtant, lors de sa reprise, les réticences étaient légion du côté suédois, où l'on craint toujours que l'image de la firme ne se ternisse. Alain-Gabriel Verdevoye
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