En Israël, les start-ups de la santé éclosent et affichent leurs ambitions internationales

Les dirigeants de Roche ne doivent pas beaucoup nous aimer ! », ironise Larry Susman, le responsable marketing de C-noga Medical. Avec ses lumières fades et ses locaux exigus, le siège de cette start-up de 15 personnes, situé à Or Akiva, près de Tel-Aviv, ne paie pas de mine. Pourtant, son système pourrait un jour menacer la suprématie du géant suisse dans les lecteurs de glycémie pour diabétiques. Le « glucomètre » de C-noga est un petit boîtier en plastique dans lequel le patient glisse son index. En quelques secondes, il contrôle son taux de glucose sur l'écran de l'appareil. Une petite révolution pour des malades aujourd'hui contraints de se piquer le doigt plusieurs fois par jour pour déposer leur sang sur une bandelette de contrôle. « Nous utilisons une technologie de photographie à base de lumière qui mesure les paramètres sanguins à travers la peau », explique le PDG de C-noga, Yosef Segman. En essais cliniques, le système pourrait débarquer en Europe et aux États-Unis dès 2011. Les dirigeants n'annoncent pas d'objectifs de vente mais précisent que « le marché mondial des bandelettes pèse 8 milliards de dollars ».En 2009, Israël comptait plus de 1.250 sociétés spécialisées en sciences de la vie, sept fois plus qu'il y a quinze ans. Elles représentent 13 % des exports du pays, soit 6 milliards de dollars. La plus connue est Teva, le leader mondial des génériques, mais les deux tiers conçoivent des dispositifs médicaux, un secteur où le retour sur investissement est plus rapide que dans la pharmacie : cinq ans de développement en moyenne contre dix à quinze pour un médicament. «Les connaissances technologiques des Israéliens viennent du domaine militaire. Après la high-tech et les télécoms, les sciences de la vie ont pris le relais depuis dix ans », note Maura Rosenberg, de la société Signal, qui conseille les candidats à l'export. Traitement des douleurs chroniques par ultrasons, logiciel de localisation des instruments chirurgicaux en salle d'opération les idées abondent.Les jeunes poussesLes géants internationaux suivent de près ces jeunes pousses. En février 2009, Medtronic, leader mondial des dispositifs médicaux a acquis pour 325 millions de dollars Ventor Technologies, un fabricant de valves cardiaques, « Israël possède un fort esprit « start-up » et les interactions avec la recherche académique sont nombreuses », apprécie Michael Heuer, le patron Europe de Roche, qui a en avril racheté Medingo, concepteur d'une pompe à insuline semi-jetable. « Nous examinons des acquisitions dans la pharmacie. Mais beaucoup de produits restent en phase initiale de développement en raison du peu de financement disponible », nuance-t-on chez Bayer Israël. Pour les start-ups, la première étape consiste souvent à trouver des distributeurs ou des partenaires industriels en Europe et aux États-Unis. Albaad Pharma produit pour Bayer des lingettes pour bébés recouvertes d'un désinfectant spécifique et « discute » d'un accord de ce type avec Reckitt Benkiser. Les dirigeants de C-noga indiquent ne pas avoir rencontré Sanofi, qui a déjà noué un partenariat dans le diabète avec l'américain AgaMatrix. « Mais de grands groupes sont venus nous voir », assurent-ils. Les bureaux d'Or Akiva pourraient bientôt devenir trop petits.
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