Si le conseil, à l'instar du carton d'emballage, devait être un indicateur avancé de l'activité économique, nul doute que les résultats d'Akka Technologies annonceraient une sortie de crise sur les chapeaux de roue. Car les chiffres au premier semestre 2010 traduisent une vraie reprise pour le groupe d'ingénierie et de conseil technologique : + 19,8 % pour le chiffre d'affaires (197,5 millions d'euros) et un résultat net qui bondit de 3,1 millions à 11 millions d'euros (+ 255 %). « La crise 2009 est bien derrière nous », se félicite Maurice Ricci, PDG fondateur d'Akka Technologies (*), à Lyon. Mieux, le 2e trimestre avec une croissance à trois chiffres (101,1 %) est « le plus beau jamais réalisé de notre histoire ». Diversification payanteLa tendance à la hausse, amorcée à la fin de l'année dernière, doit se confirmer au second semestre. Le chiffre d'affaires 2010 devrait atteindre les 400 millions d'euros (dont 12 % à l'international) contre 332,7 millions en 2009 et 381,6 millions en 2008. La progression du premier semestre s'explique par au moins trois raisons : la diversification d'Akka dans les grands secteurs de l'énergie, l'aéronautique, l'aérospatial, les télécoms, et la bonne tenue des grands clients donneurs d'ordre. Ensuite par la reprise de l'un des secteurs phares, l'automobile. En difficulté l'année passée, cette activité enregistre une hausse récente de + 137 % de ses facturations. À noter enfin que le chiffre d'affaires intègre l'acquisition d'Ekis, consolidée depuis décembre 2009. L'entreprise en retournement (26 millions d'euros de chiffre d'affaires, 370 personnes) est spécialisée en sûreté de fonctionnement, ingénierie documentaire et soutien logistique intégré. À périmètre constant, Akka réalise tout de même une progression de 11,6 % pour le début 2010.D'ici à la fin de l'année, Akka va se renforcer sur le secteur de nouveau porteur de l'automobile. La reprise des programmes des constructeurs et des équipementiers implique la société lyonnaise notamment dans la nouvelle Logan, les modèles électriques de PSA (BBone) ou auprès des contructeurs allemands outre-Rhin. Dans l'énergie, le nucléaire particulièrement, Akka a enregistré une hausse significative (+ 64 %) de son activité, mais jugée « bien en dessous des objectifs ». L'entreprise va élargir son domaine d'intervention dans le cycle du nucléaire qui, après le combustible (extraction et enrichissement), va la conduire au premier démantèlement d'un site sur l'usine Georges Besse 1 au Tricastin (EDF/Areva). Parallèlement, le groupe entend aussi porter ses efforts dans l'aéronautique (+ 28 %) avec l'A350, l'A320, dont les études sont rapatriées de Russie dans l'Union européenne, et la problématique de reconfiguration- rénovation des avions afin de répondre à la demande des flottes en leasing. En outre, l'entreprise table sur une hausse d'activité dans le spatial-défense (déjà en progression de 11 % au premier semestre), notamment dans les satellites et le MtoM, et sur un rebond dans la pharmacie (5 %) qui sera boostée.Enfin, Akka - qui en a les moyens - entend réaliser plusieurs acquisitions d'entreprises en France et en Allemagne d'ici fin 2010 ou au premier trimestre 2011. « Il est indispensable d'être présents dans les deux pays pour développer nos projets », analyse Maurice Ricci. Sur un marché très concurrentiel, Akka (5.530 personnes) vise aussi une taille critique vis-à-vis de ses homologues du groupe des « Big A » (Alten, Altran, Assystem). L'entreprise cible ainsi plusieurs sociétés dont deux dossiers de taille supérieure à celle de Coframi (130 millions d'euros de chiffre d'affaires, 2.200 personnes), société reprise fin 2007 via un plan de sauvegarde par Akka. (*) Composition du capital : Famille Ricci (60,28 %), public (23,06 %), dirigeants et salariés (8,07 %), Banque de Vizille (7,87 %), autocontrôle (0,73 %).

latribune.fr

08 Nov 2010, 23:22

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