Le G20 soutient l'idée d'un fonds de réserve financé par les banques

égulationS'il n'y a pas eu d'engagement sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique (lire ci-dessous), en revanche, un grand pas a été fait sur le chemin d'une taxation de la sphère financière. C'est, en substance, le bilan du rassemblement des ministres des Finances et des responsables des banques centrales des pays du G20, à Saint Andrews (Écosse), le week-end dernier. Les déclarations du Premier ministre britannique, Gordon Brown, qui s'est invité à la dernière minute à Saint Andrews, ont suscité le débat parmi les grands argentiers du G20. Après avoir appelé, samedi, à la mise en place d'un contrat social entre les banques et les contribuables qui les ont aidées durant la crise, Gordon Brown a proposé l'instauration d'une taxe sur les transactions financières, dite taxe « Tobin », afin que « les marchés financiers mondiaux soient mieux alignés avec les valeurs du plus grand nombre : travail, responsabilité, intégrité et justice ». L'idée a été immédiatement balayée par la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), et le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner. « Une taxe quotidienne sur la spéculation n'est pas quelque chose que nous sommes prêts à soutenir », a tranché ce dernier. Cette idée « n'a pas été du tout discut頻, a clarifié pour sa part le président de la BCE, Jean-Claude Trichet.Aussitôt rejetée, la proposition de Gordon Brown aura néanmoins eu le mérite de faire sortir du bois le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Le G20 lui avait donné mandat, lors du sommet de Pittsburgh en septembre, pour réfléchir aux moyens de faire contribuer les institutions financières au coût de leur sauvetage en cas de choc systémique. Un rapport doit être rendu en juin. Pour M. Strauss-Kahn, une taxe sur les transactions financières « est très difficile, voire impossible » à mettre en ?uvre. « prime d'assurance »Il a en revanche dévoilé que son organisation travaillait sur un système de taxation dénommé « taxe FMI » : une prime d'assurance dont le montant serait établi en fonction de la prise de risque de l'établissement, et qui permettrait de constituer un fonds de réserve utilisable en cas de crise. « Une très bonne chose », a réagi la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, qui a indiqué que l'Allemagne, la France, et le Royaume-Uni soutenaient l'idée.Début octobre, la Belgique a adopté un système semblable, en imposant à ses banques une taxe de 0,15 % à partir de 2012 sur les dépôts bancaires et les produits d'épargne. Peu après, la France lui avait emboîté le pas avec la proposition de Didier Migaud (PS) d'instaurer une surtaxe de 10 % sur les bénéfices des banques, mais le gouvernement s'était opposé au texte, privilégiant une contribution au coût de la supervision.Le projet du FMI sera présenté en avril prochain aux ministres des Finances du G20, puis soumis aux chefs d'Etat en juin, au Canada.
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