Heureusement, il n'y en a pas que pour Monet cet hiver en France. Henri Matisse a lui aussi le droit à ses deux expositions, certes de moins grande envergure. Au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis (Nord), l'exposition « Les Esquimaux vus par Matisse » est l'occasion de découvrir le travail d'illustrateur du peintre pour un texte écrit par son gendre, Georges Duthuit. Passionné d'art inuit, ce dernier publie en 1963 chez l'éditeur Tériade un ouvrage intitulé « Une fête en Cimmérie », sorte de fable fantastique sur un Grand Nord rêvé. Henri Matisse y trouve l'occasion de dessiner ce qui le passionne : des figures et des « masques ». Mis en parallèle avec les masques inuits que possédait Duthuit, d'une qualité exceptionnelle, les quelques dessins de Matisse prennent une tout autre dimension. L'exposition, très bien contextualisée, éclaire avec beaucoup de finesse l'attrait des arts premiers, qui furent une des sources de l'art moderne, pour toute une génération d'intellectuels, artistes et écrivains. À Paris, la Mona Bismarck Foundation présente « Une autre langue : Matisse et la gravure ». On y découvre un peintre soucieux de garder en mémoire chaque étape du processus de création, grâce à la gravure, dont il a su tirer tous les atouts. Devant les yeux du visiteur défilent des nus alanguis, des portraits intimistes. Là encore, la figure prédomine et la ligne prend son autonomie, le noir et le blanc acquièrent le statut de couleur. Plaisir d'esthète, l'exposition parisienne est pourtant un peu chiche en médiation dans les salles. Pourtant, il y aurait eu à dire sur l'évolution de l'oeuvre de l'artiste vers « plus d'absolu, plus d'abstraction » selon ses propres termes. Francine Guillou « Les Esquimaux vus par Matisse », Musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis, jusqu'au 6 février. www.cg59.fr« Une autre langue : Matisse et la gravure », Mona Bismarck Foundation, Paris, jusqu'au 15 février. www.monabismarck.org

latribune.fr

08 Déc 2010, 23:24

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