Oublié l'accès de déprime des lendemains qui déchantent sur l'emploi américain. Oublié le coup de bourdon post Bernanke et la perspective de renforcement des mesures d'assouplissement quantitatif de la Fed. Les acteurs du marché des changes sont souvent versatiles et ils ont désormais les yeux rivés sur la croissance et les attentes de renforcement de la conjoncture américaine suscitées par la « trahison » de Barack Obama. Le président américain a fini par céder aux républicains sur les cadeaux fiscaux de son prédécesseur George Bush, prolongés de deux ans, en échange d'un allongement de l'assurance chômage. Du coup, les opérateurs ont remis le dollar sous le feu des projecteurs, en même temps que les économistes révisaient en hausse leurs prévisions pour 2011. Plans de rigueur partoutLe pouvoir d'achat supplémentaire, que les deux principaux volets de ce programme va injecter, ajouterait entre 0,3 % et 0,5 % de croissance en 2011 de sorte que le PIB américain pourrait croître de 3,5 % à 4 % l'an prochain. Ce qui retiendrait le bras de la Fed qui dimanche dernier, par la voix de Ben Bernanke, se disait prête à augmenter le programme d'achat de titres de dette, au-delà des 600 milliards de dollars d'ici à fin juin, annoncé le mois dernier. Parallèlement, les plans de rigueur qui se mettent en place un peu partout de ce côté-ci de l'Atlantique, sous la pression des marchés, ne manqueront pas d'amputer la croissance dans la zone euro, déjà laminée par la crise de la dette souveraine. Dans ces conditions, comment ne pas voter pour le dollar au détriment de l'euro. Pas à une majorité écrasante en l'absence de statistiques majeures et à l'heure du début de l'habillage des bilans, mais le dollar est quand même remonté de 1,34 pour un euro à 1,3180 entre mardi et mercredi. Le billet vert est également soutenu par le creusement de l'écart de taux longs en sa faveur. Le « spread » entre les bunds allemands à dix ans, qui ont eux-mêmes refranchi le seuil de 3 % et les T-notes américains de même échéance (lire ci dessus) a doublé depuis lundi pour passer mercredi à plus de 20 points de base.

latribune.fr

08 Déc 2010, 23:23

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