UBS  : les bénéfices reviennent mais les clients partent

Le 17 novembre dernier, lors d'une présentation aux investisseurs à Zurich, Oswald Grübel, le directeur général d'UBS, avait dévoilé son objectif à moyen terme : atteindre, d'ici trois à cinq ans un bénéfice annuel de 15 milliards de francs suisses (10,22 milliards d'euros). En d'autres termes, aller plus haut qu'avant la crise.Les résultats annuels 2009, présentés mardi, ont fait naître des doutes sur les chances de réaliser une telle ambition. La banque a, certes, présenté un résultat net positif de 1,2 milliard de francs suisses au quatrième trimestre, mais beaucoup d'indicateurs restent dans le rouge. À commencer par la collecte dans l'activité de gestion de fortune. Au quatrième trimestre, 45,2 milliards de francs suisses ont été retirés de ses caisses, en incluant le marché américain. « La confiance n'est pas revenue, constate un analyste. C'est la mauvaise surprise de ces résultats. » Certes, cette « décollecte » est en partie due aux effets de l'amnistie fiscale italienne (? 8,5 milliards de francs) et à la cession de sa filiale brésilienne, Pactual (? 3,2 milliards), mais même sans ces éléments exceptionnels, la fuite de capitaux aurait été supérieure à celle du trimestre précédent (? 26,6 milliards de francs). Sur l'ensemble de l'année 2009, les clients d'UBS ont retiré 101,3 milliards de francs des caisses du groupe.UBS le reconnaît : ce phénomène résulte aussi « des inquiétudes qui pèsent sur le secret bancaire suisse ». Une problématique qui concerne au premier chef la banque, dont le conflit avec le fisc américain a connu un rebondissement en janvier, lorsque la justice helvétique a invalidé l'accord conclu en août avec les États-Unis. Crédit d'impôt opportunCelui-ci prévoyait qu'UBS livre l'identité de 4.450 de ses clients. Enfin, le niveau de marge moyen sur les actifs gérés reste loin de l'objectif fixé par Oswald Grübel (81,5 points de base, contre 100).En dépit de ces coups de boutoir, la branche dédiée à la gestion de fortune reste puissante : elle regroupait quelque 1.650 milliards de francs au 31 décembre, maintenant ainsi son statut de leader mondial dans le domaine. En outre, avec un bénéfice de 1,29 milliards de francs, elle est à l'origine de l'essentiel des profits enregistrés par UBS sur les trois derniers mois de l'année. Si l'activité de financement et d'investissement, qui avait précipité la chute de la banque en 2007, est à nouveau bénéficiaire (297 millions), elle a surtout bénéficié d'un effet comptable de transfert d'une partie de ses activités déficitaires à une autre division du groupe, baptisée Corporate Center. Autre nuance de poids à apporter : le bénéfice de 1,2 milliard de francs aurait été bien moindre sans le crédit d'impôt de 480 millions obtenu aux États-Unis. Sur l'ensemble de l'année, UBS a perdu 2,74 milliards de francs.Mardi, le titre UBS a clôturé en baisse de 5,37 % à la Bourse de Zurich, à 13,40 francs suisses.
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