Les eurodéputés demandent à la Commission d'être le moteur de l'Union

Dans les starting-blocks depuis trois mois, la nouvelle Commission européenne peut enfin prendre le départ. Hier à Strasbourg, José Manuel Barroso semblait impatient d'être aux commandes de son nouvel attelage. Dès que les eurodéputés lui ont donné leur feu vert, avec une confortable majorité de 488 voix pour et 137 contre, le Portugais a expédié les rencontres avec la presse et s'est précipité vers la salle où ses vingt-six commissaires l'attendaient pour une réunion de calage. Souvent critiqué pour son immobilisme, José Manuel Barroso cherche à se montrer volontariste à l'entame de son deuxième mandat. « Nous devons nous concentrer sur les résultats et nous sommes prêts à agir face à l'urgence », a-t-il déclaré, alors que l'Europe traverse la pire crise économique de son histoire. Les eurodéputés lui ont manifesté leur confiance assortie d'une feuille de route : jouer l'alliance européenne Commission-Parlement face aux réflexes nationaux des gouvernements. Guy Verhostadt, le patron des eurodéputés libéraux, a appelé la Commission à être « le moteur » de l'Union et à « ne pas trop écouter les États membres ». accord de coopérationMême son de cloche du côté des socialistes : « La renationalisation de l'Europe est la dernière chose dont l'Europe ait besoin », a déclaré leur chef de file, Martin Schulz. Les eurodéputés demandent, en fin de compte, aux commissaires de respecter le serment qu'ils vont prêter dans les prochaines semaines à Luxembourg devant la Cour européenne de justice : être indépendants devant les intérêts nationaux. Et ils souhaitent, par effet de balancier, que l'exécutif soit plus dépendant d'eux. Le Parlement et la Commission ont ainsi conclu hier un accord de coopération conférant davantage de pouvoirs aux élus, comme celui de suggérer des initiatives législatives. Barroso II présente des différences de taille avec la Commission sortante. Au Marché intérieur, « c'est une autre époque qui commence », de l'aveu même de Michel Barnier qui succède à Charlie McCreevy, chantre de l'autorégulation. L'agriculture passe des mains d'une libérale à celles de Dacian Ciolos, un Roumain pro-régulation. Parmi les autres poids lourds, la danoise Connie Hedegaard va devenir la « madame Climat » de l'Europe et c'est dorénavant Joaquin Almunia qui brandira le bâton du gendarme de la concurrence. Les prochains mois s'annoncent chargés pour rattraper le retard législatif accumulé lors de cette phase d'affaires courantes et estimé à plus de soixante-dix textes. L'un des enjeux du mandat sera la négociation, avec les États, sur le prochain budget européen, pour que l'Europe dispose de réels moyens financiers. n « Nous devons nous concentrer sur les résultats et  nous sommes prêts à agir face à l'urgence », a déclaré José Manuel Barroso (au premier rang à droite) en présence de ses 26 commissaires.
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