Nous les femmes

Est-ce un effet d'aubaine ? le 8 mars, Journée internationale de la femme, le Medef organisait une conférence sur les « patrons papas ». Forts du débat sur l'égalité, voici que les hommes cherchent à tordre le cou au stéréotype de l'homme gagne-pain aussi sûrement que les femmes tentent de jeter aux orties celui de la femme gardienne du foyer. Objectif : que l'on trouve chacun un meilleur équilibre vie privé-vie professionnelle. Mais est-ce là le vrai débat ? Que les hommes deviennent des femmes comme les autres et inversement ? Que l'on soit tous des clones avec le risque de perdre à jamais une diversité source de richesse ? Déjà, les femmes sont arrivées au pouvoir en s'appropriant des attributs masculins. Elles ont beau dorénavant se cacher derrière des tenues sexy... rien n'y fait. Leur mode de gouvernance est le plus souvent calqué sur celui des hommes. Si elles n'ont jusqu'à présent pas trouvé d'autres chemins, il reste pour toutes les autres femmes, cadres ou employées, à se battre au quotidien pour faire valoir leur place. Sans renoncer à ce qu'elles sont. « D'ailleurs, la plupart sont contre les quotas car cette question se joue au plus haut niveau et renforce un système basé sur l'élitisme. Je préférerais que l'on travaille sur des effets de seuil pour promouvoir des représentations logiques », défend Cristina Lunghi, présidente fondatrice d'Arborus et auteur du label Égalité depuis 2004. La mixité est une richesse. Pour preuve, une étude montre que les entreprises ayant un taux de féminisation de leur encadrement supérieur à 35 % ont des performances supérieures aux autres en matière de croissance, de rentabilité, de productivité du travail et de création d'emplois. La diversité des sexes apporte une diversité des systèmes de représentation des individus, et donc des questions et des solutions différentes. Un constat qui en amène un autre : les femmes doivent alors arriver à garder leurs spécificités - intuition, émotion, consensus - dans le monde du travail. Ce qui est loin d'être gagné. Car nous, les femmes, avons encore du mal à négocier un salaire, à faire valoir nos compétences, à faire reconnaître nos talents. « Nous n'avons pas encore gagné le combat de la mixité dans notre façon d'aborder le pouvoir. La preuve ? Il nous faut des quotas. C'est un pouvoir au féminin que nous devons réinventer.au regard du droitQuant aux autres, elles doivent se battre contre leur sentiment de culpabilité, contre ce qui les pousse à tout faire au mieux et à tout réussir. Et ce n'est pas en copiant les éléments de la réussite au masculin que nous gagnerons notre place. Mais bien avec nos armes. C'est à l'entreprise aussi de s'adapter en ne recrutant pas des clones des hommes, mais des femmes, pour ce qu'elles apportent de différent », défend la présidente d'Arborus. Reste un défi : être nous-mêmes, ne pas jouer le rôle du garçon, mais laisser cours à sa propre fibre et à sa propre éducation. Ne pas nous dénaturer. Au risque de rompre un équilibre naturel. L'égalité est essentielle, bien sûr, au regard du droit. Mais, dans les modes d'organisation, c'est la diversité qu'il faut défendre. Le véritable enjeu c'est l'alliance des contraires, du masculin et du féminin... pour le meilleur et pour le pire. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes. »Gandh
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