Profs absents  : les mesures de Chatel ne convainquent pas

« Luc Chatel essaie de rapiécer d'un côté ce qu'il effiloche de l'autre. » C'est ainsi que le secrétaire général du SE-Unsa accueille les mesures confirmées mardi dans « Le Parisien » par le ministre de l'Éducation nationale pour pallier les faiblesses du système actuel de remplacement des enseignants. En deux mots, il s'agira de recourir de manière accrue à des contractuels alors que « 3.000 postes de remplaçants ont été supprimés à la rentrée 2009 », rappelle Christian Chevalier.Concrètement, trois « nouveautés » seront mises en oeuvre dès la rentrée 2010 : la constitution par chaque rectorat d'un vivier d'étudiants et d'enseignants retraités ; l'élargissement des zones de remplacements (un remplaçant pourra intervenir sur plusieurs académies) ; enfin, la mise en place d'un « référent » dédié dans chaque académie et chaque établissement afin que « la recherche d'une solution » soit enclenchée « dès le premier jour d'absence » du professeur. Le ministre compte concentrer ses efforts sur les absences inférieures à quinze jours dans le second degré qui, à l'heure actuelle, ne sont jamais remplacées. La volonté de supprimer ce délai de carence a été saluée par les parents d'élèves de la FCPE et de la Peep.IndignationMais globalement, ces mesures, qualifiées de « choquantes et inadaptées » par l'Unef (étudiants), sont mal accueillies. Le recours aux jeunes retraités de l'Éducation nationale pose le problème de leur rémunération (30 euros de l'heure). Christian Chevalier craint même un « signal sur la réforme des retraites ». Quant « à utiliser des étudiants sans formation professionnelle, [...] ce seront les élèves qui seront pénalisés », anticipe le Snes-FSU (second degré). « Le remplacement suppose de fortes capacités d'adaptation », insiste Christian Chevalier. Bref, alors qu'est réclamé depuis longtemps un vrai plan concernant les remplaçants titulaires, le fait que le ministre « joue la carte de la précarit頻, selon les lycéens de la FIDL, ne passe pas. « Nous allons avoir un vivier de non-titulaires payés au lance-pierres ! » dénonce Christian Chevalier. D'autant que l'argumentaire du ministère selon lequel nombre de remplaçants titulaires ne sont pas « pleinement utilisés » (10 % dans le primaire, 20 % dans le secondaire) est vivement combattu : si le recours à la marge aux contractuels sur certaines disciplines rares ou technologiques est jugé indispensable, les remplaçants titulaires, quand ils ne sont pas affectés, « assurent des activités d'enseignement très utiles (soutien scolaire, dédoublement de classes...) », rappelle le Snes. Clarisse Jay
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