Obama tente de rallier les Américains à son combat pour la santé

Barack Obama est attendu de pied ferme à Saint Louis. Ce mercredi, dans le Missouri, le président des États-Unis tentera une fois de plus de convaincre ses compatriotes de la nécessité de réformer le système de santé de son pays dont le coût exponentiel risque à terme de dévorer l'économie américaine. Pour cela, l'hôte de la Maison-Blanche simplifiera son message pour démontrer, exemples à l'appui, que la hausse des primes d'assurance santé, inscrite à 131 % au cours de la décennie écoulée, est « insoutenable ». L'opinion publique est divisée : 50,2 % des Américains s'opposent désormais à sa réforme. Son message s'adressera aussi aux élus de la Chambre des représentants. Il les incitera à adopter d'ici au 18 mars, soit avant sa tournée en Australie et en Indonésie, la plus grande refonte du système de santé du pays en quarante-cinq ans.contourner la minoritéLe discours présidentiel, qui s'inscrit dans une série d'apparitions publiques sur le thème de la santé à Washington et en régions, sera prononcé dans un contexte tendu. Mardi, 5.000 progressistes de l'organisation Health Care For America Now étaient attendus dans la capitale fédérale pour enjoindre aux représentants démocrates, notamment les conservateurs de la Blue Dog Coalition, d'adopter le texte sur la santé déjà voté au Sénat. Cela permettrait de contourner la minorité de blocage dont disposent les républicains à la Chambre haute. À Saint Louis, le mouvement populiste Tea Party, tirant son nom de la révolte des colons du Massachusetts contre les impôts imposés par la couronne d'Angleterre en 1773 (Boston Tea Party), manifestera contre le projet de la Maison-Blanche. À travers le pays, les écrans de télévision sont saturés de messages partisans. Le lobby des assureurs santé lancera cette semaine une campagne de 1 million de dollars.Lundi en Pennsylvanie, Barack Obama a dénoncé un « système fonctionnant mieux pour les assureurs que pour le peuple américain ». La Maison-Blanche entend placer le secteur sous la tutelle d'une « autorité [fédérale] des primes d'assurance », et lui imposer une surtaxe de 67 milliards de dollars sur dix ans. Les assureurs répliquent que les primes bondissent car les professionnels de la santé ne maîtrisent pas leurs coûts. Si le public est divisé, les politologues sont unanimes : faute d'obtenir sa réforme phare, l'ensemble des projets d'Obama risque de s'enliser au Congrès.Éric Chalmet, à New York.
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