C'est l'Histoire...

Partir d'une histoire pour raconter l'Histoire. Mêler la petite à la grande. Rester toujours à hauteur d'homme. Telle est la tâche que se sont assignés deux réalisateurs cette semaine. À commencer par Rose Bosch qui, pour « la Rafle », s'est plongée dans une foultitude de témoignages mais aussi de documents relatant les tractations du régime de Vichy avec les nazis pour préparer la rafle du Vel' d'Hiv'.Partant de là, la réalisatrice a ensuite imaginé l'histoire d'un gamin de la Butte Montmartre dont les parents (formidables Gad Elmaleh et Raphaëlle Agogué) avaient fui la Pologne pour la France où ils se croyaient protégés. Jusqu'à ce que la police française vienne sonner chez eux au matin du 16 juillet 1942, les parque au Vel' d'Hiv' (dont la réalisatrice a reconstitué l'enfer avec soin), avant de les expédier au camp de Beaune-la-Rolande.Rose Bosch réussit un film de facture classique, formidable et nécessaire, d'une sobriété exemplaire, embrassant l'histoire sans grandiloquence, à voir avec ses enfants (dès 10 ans).Elle ne tombe jamais dans le manichéisme. À l'abjection d'un Laval ou d'un Pétain d'accord pour envoyer les juifs à la mort du moment que cela ne nuit pas à leur image, à la bêtise d'une boulangère collabo, elle oppose une infirmière (Mélanie Laurent) prête à tout pour venir en aide aux enfants et à leurs parents, des pompiers qui refusent de laisser les prisonniers du Vel' d'Hiv' mourir de soif. Des histoires vraies. Et c'est bouleversant.jeunesse avide de libertéMichele Placido (à qui l'on doit « Romanzo Criminale ») n'a pas eu un travail de documentation aussi exhaustif à faire. Car l'histoire du « Rêve italien » est la sienne. Celle d'un jeune flic (excellent Riccardo Scamarcio) pauvre, passionné de théâtre en 1968. Aussi ses supérieurs lui demandent d'infiltrer l'université de Rome en pleine ébullition. C'est là qu'il rencontre Laura (Jasmine Trinca, parfaite) dont il tombe amoureux alors qu'elle sort déjà avec le leader du mouvement de contestation. Mais derrière cette histoire d'amour qui fait parfois songer à « Jules et Jim », c'est celle du pays qui s'écrit. Et Placido raconte à merveille la révolte de cette jeunesse avide de liberté, étouffant dans l'Italie catholique de l'époque. Y. Y.
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