Un sommet social placé sous

Tous déçus ? A l'issue du sommet social qui se tient lundi 10 mai en fin d'après-midi dans un contexte de crise européenne, les leaders patronaux et syndicaux risquent fort d'afficher leur insatisfaction sur le perron de l'Elysée. Sauf arbitrage de dernière minute, leur rencontre avec le chef de l'Etat devrait, en effet, se concentrer sur le bilan des dispositions en faveur de l'emploi prises en 2009 pour faire face à la crise, plus que sur l'annonce de mesures nouvelles. Lors de la rencontre d'agenda social le 15 février, Nicolas Sarkozy avait promis que ce sommet serait « l'occasion de juger de ce qui a été le plus efficace, des mesures qu'on peut interrompre, de celles qu'il faut au contraire maintenir, voire renforcer ». Mais depuis, la crise grecque et la priorité donnée à la réduction des dépenses publiques ont conduit l'exécutif à revoir ses ambitions à la baisse. En déclarant jeudi, cinq jours avant le sommet social, que les dépenses de l'Etat seraient « gelées en valeur » pendant les trois ans à venir et que les aides sociales seraient soumises à « réexamen », François Fillon a donné le ton. Quitte à décevoir les partenaires sociaux qui avaient de fortes attentes. « Je crains que le gouvernement ne nous dise : ?on se focalise sur le redressement de nos finances publiques?, en demandant aux salariés et aux retraités de se serrer la ceinture », souligne Gabrielle Simon, de la CFTC. « Est-ce que l'exécutif ne va pas se contenter de se glorifier de ce qui a été fait en 2009 ? Et dresser des pistes pour la suite ? », s'interroge Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, le secrétaire général de la CGPME. Certes, plusieurs mesures, lancées en 2009, devraient être prolongées. Ainsi, les aides en faveur de l'embauche de jeunes en alternance, prévues jusqu'à l'été, devraient être reconduites encore quelques mois. En 2009, selon le bilan de 80 pages envoyé aux partenaires sociaux pour préparer le sommet social et dont « La Tribune » a obtenu copie, le soutien aux contrats de professionnalisation et d'apprentissage a coûté respectivement 29 et 49 millions d'euros. En revanche, le patronat s'inquiétait, ce week-end encore, de la possible non-reconduction de la mesure dite « zéro charge » pour l'embauche dans les très petites entreprises (TPE). « Il serait contre-productif de revenir sur des mesures qui ont fait leurs preuves, comme le zéro charge. Quant à une remise en cause des allégements de charges, elle est simplement inenvisageable sans risquer de porter un grave préjudice à l'emploi », prévient Benoît Roger-Vasselin, du Medef. RésignationDu côté des syndicats, l'optimisme n'est pas plus de mise. La CFDT, qui souhaitait notamment des mesures en faveur du pouvoir d'achat sur le modèle de l'exonération de tiers provisionnel pour les ménages modestes, ne se fait pas d'illusion. « Il est évident que ce sera dur à obtenir », reconnaît Marcel Grignard, le numéro deux de la CFDT. Dans « Le Parisien » d'hier, Jean-Claude Mailly, patron de FO, exprimait la même crainte. « Sur le partage de la richesse, on n'a aucun engagement, la situation est la même que le 15 février », renchérit Eric Aubin, de la CGT. Désabusée avant même le sommet, l'intersyndicale a prévu de manifester le 27 mai sur « l'emploi, les salaires et les retraites ».
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