Angela Merkel sort fragilisée des élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie

Coup de semonce pour la Chancelière allemande Angela Merkel. Son parti, la CDU, a essuyé dimanche un net revers lors des élections régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. La formation du ministre président sortant, Jürgen Rüttgers, pourrait même perdre sa première place avec seulement 34 % à 34,5 % des suffrages, selon les premières estimations, contre 44,8 % voici cinq ans. Les Libéraux du FDP, partenaire de coalition de la CDU au niveau régional et fédéral, aurait glané 6,5 %, soit à peine plus que les 6,2 % de 2005, mais nettement moins que les 14,9 % obtenu en septembre dernier, lors des élections fédérales. Au total, la coalition de la chancelière perd donc clairement sa majorité absolue et perd même huit points par rapport aux élections de septembre. La gauche est donc majoritaire. Avec 34,5 % à 35 % des suffrages, le SPD recule par rapport à 2005 de deux points, mais pourrait redevenir le premier parti régional. Die Linke, le parti de gauche néocommuniste, ferait, lui, son entrée au Landtag, le Parlement régional, avec 5,5 % à 6 % des suffrages. Mais les grands vainqueurs du scrutin sont les Verts, qui passent de 6 % à 12,5 % des voix. La coalition « rouge-verte », longtemps discréditée par l'expérience du gouvernement Schröder, serait donc largement en tête. Il faudra cependant attendre la répartition en sièges pour connaître le nouveau rapport de force au sein du Parlement régional, le Landtag, et pouvoir établir des hypothèses concernant la future coalition gouvernementale régionale. Il semble acquis que l'alliance CDU-FDP n'a pas la possibilité de se maintenir au pouvoir, ce qui lui fait perdre la majorité au Bundesrat au niveau fédéral (lire ci-dessous). En cas d'absence de majorité pour la coalition Verts-SPD, le pays pourrait se diriger vers un gouvernement minoritaire « tolér頻 par Die Linke ou vers une grande coalition SPD-CDU. La possibilité d'une alliance entre les Verts et la CDU, évoquée par nombre d'observateurs ces dernières semaines, semble peu probable compte tenu du rapport de force qui se dessine. Elle sera exclue si la CDU arrive en deuxième position. Un rude coupQuoi qu'il en soit, le coup est rude pour Angela Merkel. Sa stratégie hésitante dans l'affaire grecque, et sa décision finalement de payer pour Athènes a sans doute joué un rôle dans ce résultat. La campagne avait d'ailleurs été marquée par les enjeux nationaux et, particulièrement, par les querelles incessantes au sein de la coalition « noire-jaune » de Berlin. Les Libéraux, qui se sont accrochés, au risque de la rupture avec la CDU, à leur projet de baisses d'impôts, ont ainsi payé le prix fort de leur retour aux affaires. Il n'est pas certain que ce scrutin les encouragent à se montrer plus conciliants. Pour Angela Merkel, s'ouvre une période difficile. La semaine dernière, des critiques commençaient à résonner au sein de sa propre formation suite à l'affaire grecque.
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