Un nouveau pouvoir par intérim s'installe en Egypte

Après plusieurs jours de négociations et d’incertitude quand au visage du prochain Premier ministre égyptien, c’est finalement un économiste, Hazem al-Beblawi - ancien ministre des Finances sous Mohamed Morsi - qui a été chargé mardi 9 juillet de diriger le gouvernement de transition en Egypte.Pour compléter la tête de l’exécutif par intérim, le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei se glissera dans le fauteuil de vice-président, comme l’a annoncé mardi après-midi le porte-parole de la présidence, Ahmed al-Muslimani.Une politique populiste de courte durée en vue?Le choix s’est donc porté sur un économiste pour diriger le gouvernement de transition, à un moment où l’Egypte se trouve au bord de la faillite financière et minée par les violences politiques.Reste à voir si ces deux personnalités vont réussir à s’imposer et à être fermes dans leurs orientations politiques, dans un contexte extrêmement tendu, où les différents partis politiques peinent à s’accorder. A ce propos, Jane Kinninmont, spécialiste du Moyen Orient à l\'institut des relations internationales de Chatham House, reste prudente quant à la capacité du nouveau pouvoir par intérim de procéder aux réformes exigées par le FMI pour l’accord de 4,8 milliards de dollars d\'aide : « Tout gouvernement en place pour une courte période sera tenté de s\'en tenir à une politique populiste. Mais, dans le même temps, tous les économistes savent que les subventions, en particulier au carburant, doivent être révisées de toute urgence » estimait-elle lundi 8 juillet auprès de La Tribune. >> Egypte: \"Une situation similaire à celle de la Syrie apparaît peu probable\"Le groupe Tamarrod, à l\'origine de la contestation contre Mohamed Morsi, a exprimé des réserves sur le nouveau cadre institutionnel et déclaré préparer avec des experts une série d\'améliorations.De leur côté, les salafistes d\'Al Nour, deuxième parti islamiste d\'Egypte après les Frères musulmans, ont annoncé qu\'ils ne s\'opposeraient pas à la nomination de Beblaoui. A-Nour, qui a soutenu au sein d\'une coalition majoritairement laïque le coup d\'Etat militaire, avait annoncé lundi son retrait de ces discussions après les violences du Caire qu\'il avait qualifié de \"massacre\". Il s\'était auparavant opposé à la nomination de M. ElBaradei.Des élections encore incertainesD’autres part, afin de relancer la transition politique, le président par intérim, Adly Mansour, a émis dans la nuit une déclaration constitutionnelle prévoyant l\'organisation d\'élections législatives d\'ici début 2014. Elle stipule également qu\'une Constitution amendée sera soumise à référendum, avant l\'annonce d\'une élection présidentielle.Les Frères musulmans ont rejeté cette déclaration: \"Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes... ramène le pays à la case départ\", a commenté un de leurs responsables, Essam al-Erian, sur son compte Facebook. La date d\'éventuelles élections reste pour l\'heure à déterminer.Vu des Etats-Unis et de l’Union européenne, l’instabilité politique en Egypte suscite l’inquiétude. 
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