Chrysler se redresse lentement sous la houlette de Fiat

Chrysler se redresse, doucement. Le constructeur automobile américain, contrôlé par Fiat, a encore essuyé une perte nette de 172 millions de dollars (135 millions d'euros) au deuxième trimestre, certes moins importante que les 197 millions des trois premiers mois de l'année. Mais cela fait quand même 369 millions de déficit cumulé au premier semestre ! Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat et patron opérationnel de Chrysler, affirme toutefois que le constructeur d'Auburn Hills (Michigan) afficherait des profits s'il ne devait payer des intérêts pour les prêts contractés auprès de l'État américain. La vieille firme américaine a dégagé, il est vrai, un bénéfice opérationnel semestriel de 326 millions de dollars (250 millions d'euros). Le chiffre d'affaires a progressé de 8,2 %, à 10,5 milliards de dollars (8 milliards d'euros) au deuxième trimestre. Les ventes ont bondi de 22 % à 407.000 unités sur trois mois, de 21 % sur les seuls États-Unis.retour en bourse dès 2011Le groupe affirme disposer de 7,8 milliards de dollars (6 milliards d'euros) de liquidités. Détenu par l'État fédéral américain, l'État canadien et surtout le syndicat UAW à travers un fonds dédié aux dépenses de santé des retraités, il a, depuis l'an dernier, l'italien Fiat comme actionnaire de référence (20 %). Le piémontais devrait même monter à son capital, jusqu'à 35 % dans les deux ans. Il dispose aussi d'une option pour en prendre plus de 50 %, lorsque les prêts accordés par l'État américain seront remboursés. Sergio Marchionne a affirmé, fin juillet, qu'il tablait sur un retour en Bourse dès 2011. Chrysler n'est cependant pas encore sauvé. L'entreprise pâtit toujours d'une gamme disparate, veillie, manquant de modèles petits et surtout compacts. Sa réputation de qualité-fiabilité est mauvaise, avec des résultats très en retrait de ceux de GM ou Ford. Sa productivité industrielle n'est pas un exemple et ses ventes restent trop concentrées sur l'Amérique du nord. Pris par le difficile redressement de Chrysler, à peine sauvé de la banqueroute, Fiat se débat également avec ses problèmes internes, tout aussi historiques. S'il se dit toujours prêt à investir 20 milliards d'euros en Italie afin d'y doubler sa production, Sergio Marchionne a averti qu'il lui fallait obtenir davantage de flexibilité dans les usines. Fiat menace même de sortir de la convention collective de la métallurgie. Ce qui représenterait une véritable révolution dans les relations sociales en Italie. Le constructeur, qui assure perdre de l'argent dans son pays, menace de délocaliser. Il a ainsi décidé le mois dernier de produire en Serbie un monospace, qu'il aurait dû assembler à Turin. Fiat souffre d'un manque de compétitivité industrielle, d'absentéisme et d'une qualité de fabrication médiocre... Comme Chrysler.Le groupe italien est sorti du rouge au deuxième trimestre avec un bénéfice net de 113 millions d'euros. mais il ne prévoit, sur l'année, qu'un résultat net «proche de l'équilibre ». Alain-Gabriel VerdevoyeGraph 2 cols x 60Sa réputation de qualité-fiabilité est mauvaise, ses ventes sont trop centrées sur l'Amérique du nord.
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