Légers frémissements sur le marché de l'emploi

En 2009, lorsque leur activité a brutalement ralenti, les entreprises ont joué de tous les leviers pour réduire rapidement leur masse salariale. L'intérim a alors subi une chute brutale, le recours au chômage partiel s'est envolé et les heures supplémentaires non récurrentes ont été réduites à leur portion congrue. Aujourd'hui, alors que les carnets de commandes commencent à se regarnir, le mouvement inverse est à l'oeuvre. Même si, prudents, les employeurs privilégient les outils les plus flexibles. « Les entreprises ont des besoins, mais elles n'ont pas encore de visibilité. Dans certains secteurs, elles ne prennent pas le risque de s'engager », souligne Sébastien Archi, directeur des affaires économiques du Prisme, le syndicat patronal du travail temporaire. État des lieux. ??Net recul du chômage partiel Cet outil, qui avait quasiment disparu du paysage social depuis les années 1980, a fait une réapparition marquée fin 2008-début 2009. En juin 2009, les entreprises ont soumis quelque 26 millions d'heures à l'autorisation du ministère du Travail, la procédure obligatoire pour obtenir la prise en charge d'une partie des salaires par l'État. Un an plus tôt, le volume d'heures n'atteignait pas le million. Le gros de la crise passé, la courbe est très nettement repartie à la baisse, avec 12 millions d'heures demandées en juin 2010. Un recul particulièrement marqué dans l'industrie, très grosse consommatrice de chômage partiel en 2009. ??Redémarrage de l'intérimEn juin 2010, pour le troisième mois consécutif, le nombre d'intérimaires en mission a progressé de 18,5 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon les toutes dernières données du Prisme. Plusieurs secteurs industriels - et tout particulièrement l'automobile - ont permis ce rebond. Reste que ce dernier doit être relativisé puisqu'il s'appuie sur une année 2009 qui a été très mauvaise avec des reculs allant jusqu'à 30 %. « Nous sommes encore en baisse de 25 % par rapport à 2008 », reprend Sébastien Archi. Autre inconnue, la persistance de l'amélioration à l'automne. ??les contrats courts privilégiésLes employeurs ne sont pas encore suffisamment sûrs du redémarrage de leur activité pour recruter massivement en CDI (contrats à durée indéterminée). Au deuxième trimestre, hors intérim, 62 % des intentions d'embauche portaient sur des CDD de moins d'un mois, contre 59 % à la même période en 2009, selon les dernières statistiques de l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss). Quant aux CDI, ils ne représentent que 16,2 % des recrutements, contre 17,9 % un an plus tôt. Le redémarrage des embauches permanentes dans l'informatique, pointée récemment par l'Association pour l'emploi des cadres, laisse cependant augurer d'un effet d'entraînement sur le reste de l'économie. 
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