Pourquoi le Royaume-Uni ressuscite une banque vieille de 200 ans

Depuis aujourd\'hui, le Royaume-Uni compte une banque supplémentaire : ce lundi, 631 agences estampillées TSB (Trustee Savings Bank) ont ouvert leurs portes, en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse. Un réseau qui permet au nouvel établissement de se catapulter d\'entrée de jeu à la huitième place des banques britanniques.En réalité, TSB est une vieille connaissance. Très vieille, même, puisqu\'elle avait été portée sur les fonts baptismaux en 1810, par le révérend Henry Duncan, qui l\'avait dédiée à la clientèle des ménages modestes. Rendue célèbre dans les années 1980 par son slogan publicitaire « La banque qui aime dire oui », TSB avait fusionné avec Lloyds Bank en 1995. Un rapprochement qui a eu pour conséquence de faire disparaître la marque TSB dans les tréfonds du nouvel ensemble. La Commission européenne exige que Lloyds se défasse de 631 agences Pourquoi renaît-elle de ses cendres aujourd\'hui ? Un retour en arrière s\'impose. En 2008, en pleine crise financière, le gouvernement britannique sauve Lloyds Banking Group (LBG), au prix d\'une injection de capital de 20,5 milliards de livres sterling (24,4 milliards d\'euros). Un an plus tard, en contrepartie de cette aide d\'Etat, la Commission européenne exige de LBG que le groupe se défasse d\'une partie de ses agences, 631 très exactement, et ce dans un délai de quatre ans.En juillet 2012, Lloyds Banking Group trouve un acquéreur - The Co-operative Bank - pour les agences en question. Las ! En avril 2013, la banque mutualiste fait machine arrière, incertitudes macro-économiques obligent. LBG dégaine alors son plan B, à savoir scinder les 631 agences visées par Bruxelles du reste du groupe, via une introduction en Bourse. Lloyds espère introduire TSB en Bourse à un prix supérieur à 1,5 milliard de livres Or, pour « vendre » aux investisseurs une nouvelle banque de détail, avec ses propres instances dirigeantes, quoi de mieux que de ressusciter TSB, une marque très populaire au Royaume-Uni car spécialisée dans la clientèle des particuliers et des PME ? Une marque, qui, de plus, n\'a pas été affectée par les nombreux scandales bancaires de ces dernières années, pour la bonne raison qu\'elle n\'existait plus depuis 1995.C\'est donc une banque « toute propre », selon les propos du patron de LBG, forte de 4,5 millions de clients et de 20 milliards de livres de dépôts, que Lloyds Banking Group entend introduire en Bourse, l\'an prochain. Pour un montant qui, espère LBG, dépassera très largement l\'actif net de TSB, lequel s\'élève à 1,5 milliard de livres. Si cet espoir se réalise, l\'échec de la cession à The Co-operative Bank aura été un mal pour un bien, puisque cette opération devait se faire au prix de 750 millions de livres seulement. Le gouvernement plaide pour davantage de concurrence dans la banque de détail Reste que LBG, comme les autres banques britanniques, devra désormais compter avec un concurrent supplémentaire. Une situation qui doit ravir le gouvernement britannique, lui qui plaide depuis des années pour un accroissement de la concurrence dans le secteur de la banque de détail, contrôlé par les mastodontes Lloyds, Royal Bank of Scotland, Barclays, HSBC et Santander UK. Pas plus tard qu\'en juin, une Commission parlementaire instaurée pour plancher sur le futur de la banque de détail britannique avait d\'ailleurs estimé que le manque de concurrence dans le secteur était en partie à l\'origine des récents scandales financiers, comme la manipulation du taux Libor.  
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